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On le voit partout, sur les cartes des cafés ou dans les commerces de boissons à emporter : le matcha s’est imposé comme une véritable tendance. Ce thé vert aux multiples vertus connaît un succès phénoménal depuis plusieurs années.
Mais les Belges sont-ils de grands consommateurs ? Difficile à dire précisément. Ce qui est certain, c’est que la tendance est bien visible. À Bruxelles, le nombre d’adresses qui proposent du matcha ne cesse d’augmenter. On en trouve dans de nombreux magasins spécialisés en thé, en cuisine, et même dans les rayons de certaines grandes surfaces.
Un engouement qui dépasse largement nos frontières : le Japon, pays d’origine du matcha, en a produit quelque 4.000 tonnes en 2023, un record. D’après The Economist, le marché mondial des produits à base de matcha est estimé à environ 4 milliards d’euros, et il devrait croître de 53 % d’ici 2029. Mais ce succès fulgurant commence à poser problème : le Japon évoque déjà un risque de pénurie. Il manque de cultivateurs, et le processus de production reste lent et artisanal.
Car produire du matcha demande un savoir-faire bien particulier. Cette poudre verte est obtenue à partir de très jeunes feuilles de thé vert, cultivées dans l’obscurité. Les théiers sont couverts pendant 21 jours d’une grande toile noire. Ce procédé stimule la production de chlorophylle et de L-théanine, deux composés bénéfiques.
Parfois plus de 100 euros les 100 grammes
La récolte a lieu en mai. Les feuilles sont rincées, passées à la vapeur, puis immédiatement séchées pour limiter l’amertume. On en retire les nervures pour ne garder que le «tencha», qui est ensuite conservé plusieurs mois — voire plusieurs années — dans une pièce fraîche, avant d’être finement moulu entre deux meules de granite. Il faut une heure de broyage pour obtenir à peine 30 grammes de poudre. Un processus long et coûteux… ce qui explique des prix allant de 15 à plus de 100 euros les 30 grammes.
Alors pourquoi un tel engouement ? Le matcha est riche en antioxydants, en caféine et en théanine. Il a un effet à la fois dynamisant et relaxant. Bon pour la peau, bon pour la ligne, il séduit aussi par son goût, à la fois amer et légèrement sucré — parfait pour les pâtisseries.
Mais c’est surtout son mode de préparation qui fascine. Dissoudre la poudre dans l’eau, fouetter avec un petit balai en bambou, y ajouter du lait (vache, coco, avoine…) ou non, chaud ou froid, avec ou sans mousse… Les possibilités sont infinies. Ce rituel, abondamment partagé sur les réseaux sociaux, invite à prendre du temps pour soi. Et ça, aujourd’hui, c’est précieux.


















