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Notre journaliste a bu trois canettes de boissons énergisantes d’affilée : voici ce que révèle son examen médical

Par RTL info avec Florent Vanden Bergh et Gaëtan Lillon
Colorées et séduisantes, les boissons énergisantes s’imposent dans nos rayons au prix de promesses stimulantes. Mais derrière le marketing, des spécialistes alertent sur leurs effets potentiellement nocifs pour le cœur, le sommeil et la santé des jeunes.

Depuis plusieurs années, des canettes colorées envahissent les rayons de nos supermarchés. Pour se démarquer : les fabricants diversifient leurs formats et proposent des produits au packaging très attractif. Leur seule promesse : aider les consommateurs à surmonter les coups de fatigue. Nous avons interpellé plusieurs spécialistes du monde médical, avec une question : à quel risque s’expose-t-on en ingérant ces boissons énergisantes ?

Pour cette enquête, notre journaliste a décidé de se soumettre à 2 examens au sein des cliniques universitaires Saint-Luc. Il a d’abord réalisé un premier test sans avoir consommé le moindre produit énergisant. Au repos, sa fréquence cardiaque est plutôt bonne.

Le test à l’effort

Place ensuite au test à l’effort pour mesurer l’évolution de ses constantes face à une activité physique, avec le Professeur Christophe Scavée : « Au point de vue du rythme, c’est normal, il s’est bien accéléré, constate le responsable de l’unité de rythmologie. Au point de vue de la tension, ça a été physiologique jusqu’à des valeurs que l’on considère tout à fait dans la norme et sur le plan du rythme du cœur, il n’y a pas d’arythmie. Il n’y a pas de tachycardie inhabituelle. Il n’y a pas des battements irréguliers qui s’intercalent. »

24 heures plus tard, avant de réaliser le 2ème test : notre journaliste a consommé 3 canettes de boissons énergisantes. Au total, il ingère l’équivalent d’un litre, soit le double de la quantité journalière recommandée par les fabricants. Avant même de commencer l’examen, sa fréquence cardiaque est nettement plus élevée. « Il y a une différence de plus de 30 battements par minute alors que vous n’avez pas commencé », constate le Professeur.

« On est toujours au-dessus de 150 »

La différence de rythme se réduit progressivement pendant l’activité, mais après l’effort le constat est clair : le cœur de notre journaliste récupère plus lentement. « La fréquence de récupération est nettement moins bien puisque nous sommes à quatre minutes et hier à quatre minutes, vous étiez à 130 et on est toujours au-dessus de 150 », indique le Professeur. Cette expérience n’a pas la valeur d’une étude scientifique car les constantes peuvent être influencées par de multiples facteurs… mais selon le Professeur Scavée, ces observations sont interpellantes. « On peut peut-être déjà poser l’hypothèse et incriminer la caféine à haute dose prise dans la matinée », note-t-il.

Au-delà des effets sur la santé cardiovasculaire, ces boissons peuvent aussi favoriser le développement des comportements addictifs chez les jeunes. C’est ce que nous explique le docteur Thomas Orban, addictologue : « Ça introduit déjà dans leur fonctionnement le fait qu’il y a besoin d’une substance externe pour se sentir soit de bien, soit de se sentir mieux, soit de se sentir plus fort. Ça peut aussi donner, sur le plan de la santé mentale, de l’irritabilité, de la nervosité, voire même un peu d’agressivité ».

« La caféine va amener des troubles du sommeil »

Enfin, nous avons soumis plusieurs canettes à Louis Engels, diététicien et nutritionniste. La plupart contiennent des quantités de sucre néfaste pour la santé : « Quand vous prenez ce genre de canettes, vous buvez directement un demi-litre, ce qui correspond déjà à 55 grammes de sucre sur la journée. Alors que généralement, on va conseiller de ne pas dépasser 25 grammes de sucre par jour. Quand on consomme régulièrement ce genre de boisson. Et donc quand on dépasse justement sur cette quantité de sucre sur la journée, on augmente le risque de surpoids, de diabète de type deux et aussi de foie gras. »

« La caféine va amener des troubles du sommeil », ajoute le spécialiste.

Malgré ces risques, les supermarchés proposent de plus en plus de boissons énergisantes. Elles sont accessibles à tous, sans restriction d’âge et parfois à des prix très démocratiques une quarantaine de centimes la canette seulement. Il faut dire que les marques ne manquent pas d’imagination pour attirer une clientèle diversifiée, à commencer par les plus jeunes.

Si ces stratégies publicitaires ont fait le succès des boissons énergisantes, elles n’en restent pas moins nocives pour la santé, selon l’avis émis par les autorités belges en 2009. Le conseil supérieur de la santé recommande de « ne pas consommer ces boissons de manière régulière ou excessive et de ne pas les consommer lors de la prise de boissons alcoolisées ou lors de la pratique d’une activité sportive ».

Les firmes de leur côté déconseillent aux enfants et aux femmes enceintes de consommer leurs produits. Elles recommandent également de les consommer avec modération.

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