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La plupart des commerçants et des prestataires de soins ont dû s'équiper en matériel de protection. Un surcoût que certains ont décidé de répercuter sur le prix demandé à leurs clients.
Depuis la reprise de leurs activités les dentistes doivent par exemple respecter davantage de mesures d'hygiène. Les installations sont désinfectées entre chaque patient et durant l'intervention, le dentiste doit apporter du matériel de protection dont le prix a fortement augmenté depuis le début de la crise.
"Dès qu'on crée un aérosol, on rajoute un masque FFP2. Au-dessus, on place un masque chirurgical qu'on utilisait couramment avant. On rajoute une surblouse aussi parce que les aérosols sont très contaminants et donc pour tout ça, on compte quand même en général un package de plus ou moins 20 euros", explique Hugues, un dentiste.
Package qui comprend aussi le calot à mettre sur la tête et pour certaines interventions une visière de protection. Dans le cabinet où nous nous sommes rendus, c'est le patient qui paie ce surcoût, entre 5 et 20 euros selon les soins prodigués.
Une pratique que la ministre de la Santé veut interdire sur base d'un cadre réglementaire sans pour l'instant apporter de solution aux professionnels.
"La solution serait qu'un code INAMI soit créé pour que l'INAMI qui a les moyens puisse rembourser ces frais supplémentaires et que tout le monde puisse être soigné dans les meilleures conditions et que ça ne coûte pas plus cher au patient, ni plus cher aux dentistes", ajoute Hugues.
Même constat du côté des commerçants. Les mesures sanitaires ont un coût. Un concessionnaire automobile à Schaerbeek a mis en place un vaste dispositif pour garantir la sécurité du personnel et des clients.
"Des gants et masques sont mis en suffisance à disposition de nos clients ainsi que les gels hydroalcooliques. Les collaborateurs sont protégés par toute une formule plexiglass ainsi que du personnel complémentaire pour par exemple le nettoyage des sanitaires toutes les deux heures, nettoyage toutes les heures des comptoirs", indique Yassine, le directeur de l'établissement. "Le véhicule du client est aussi décontaminé à la réception et à la restitution."
Pour compenser ces surcoûts, ce concessionnaire avait jusqu'à aujourd'hui décidé de facturer un forfait de 25 euros aux clients avant de se rétracter car, disent-ils, les affaires "reprennent mieux que prévu".
En théorie, chaque commerçant est libre de fixer ses prix à condition de les annoncer clairement au préalable. "Il n'est pas question de facturer des suppléments à posteriori sans en informer le consommateur, et si c'est le cas, nous recommandons aux consommateurs de ne pas payer ces suppléments", a souligné Julie Frère porte-parole de Test-Achats. Certains concessionnaires facturent 40 voire 50 euros de frais de désinfection à leurs clients.