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Les oiseaux migrateurs perturbés par le changement climatique : « Certains vents peuvent vraiment les bloquer à un mauvais endroit »

Par RTL info avec Vincent Jamoulle et Julien Rawet
Le réchauffement climatique bouleverse les migrations des oiseaux. Leurs trajets s’allongent et se complexifient, menaçant la survie de certaines espèces.

Vous avez peut-être déjà observé quelques grues cendrées en route vers le sud. Les suivantes ne vont pas tarder. De manière générale, cette année, les migrateurs partent plus tard. Il fait trop doux dans le nord de l’Europe. Pour parcourir des milliers de kilomètres, les oiseaux font des réserves, mais ils arrivent à bout de force, le plus souvent au même endroit que l’année précédente, en espérant que les conditions y soient toujours favorables.

« Par exemple, des zones humides, des marais riches en nourriture vont pouvoir reconstituer leurs réserves, explique Jean-Yves Paquet, ornithologue et directeur du département Etudes-Natagora. Et ça, on peut s’inquiéter, parce que sur le trajet de migration de beaucoup d’espèces, il y a des milieux qui sont impactés notamment par les sécheresses prolongées ».

Parfois, la zone où ils ont l’habitude de s’arrêter a brûlé en été, et la nourriture est quasi inexistante. Les changements climatiques entraînent aussi des épisodes météo plus extrêmes et plus fréquents. Les tempêtes, les vents violents clouent les oiseaux au sol. Ils attendent des conditions plus favorables pour continuer leur voyage. Exemple avec les hirondelles. « Certains vents peuvent vraiment les bloquer à un mauvais endroit au sud du Sahara, par exemple si elles doivent revenir en Europe au printemps. Là, on observe parfois des mortalités de masse qui sont dues à des conditions exceptionnelles, lorsqu’elles ont en plus un obstacle à franchir, comme la mer ou le Sahara ».

Guidés par leur horloge interne, la plupart des oiseaux reviennent chez nous au printemps, toujours à la même date, qui coïncide en principe avec un pic de population de larves d’insectes. Mais avec le réchauffement climatique, le printemps est souvent en avance. Lorsque les oiseaux arrivent, ils ont moins de larves, moins de nourriture disponible. Il y a du coup moins d’oisillons dans les nids.

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