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Une espèce rare d’abeille, le Xylocope panard, vient d’être observée pour la première fois en Belgique, à Hamois et en Gaume. Une découverte fascinante, bien qu’elle soulève également des questions sur le réchauffement climatique.
Une nouvelle espèce d’abeille a été identifiée pour la première fois en Wallonie. Le Xylocope panard, une abeille charpentière rare, a été repéré en avril dernier à Hamois, puis en Gaume. Cette découverte marque une première en Belgique pour ce spécimen noir-violacé d’environ 2 à 3 cm, qui intrigue les scientifiques autant qu’il fascine les amateurs de nature.
C’est sur la façade de sa maison à Hamois qu’Eric, a aperçu cette espèce inédite. Il raconte : « Le voilà, il vole là pour le moment, autour de moi. Une grosse abeille noire et violacée d’environ 2-3 cm de taille. » Pour confirmer ses soupçons, Eric a pris une photographie avec un téléobjectif et analysé les antennes de l’abeille mâle : « J’ai pu dire qu’il s’agissait du Xylocope panard. »
Cette abeille est la 421e espèce identifiée en Belgique. Surnommée « charpentière », elle se distingue par sa capacité à creuser des tunnels dans le bois. « Les trous que j’avais forés dans du bois, les plus grands, ont été agrandis par l’abeille. Donc elle est charpentière parce qu’elle a creusé dans le bois », explique ce biologiste. Ces tunnels servent à déposer ses œufs ainsi que la nourriture pour ses larves, un comportement spécifique à cette espèce.

Le Xylocope panard est proche du Xylocope violet déjà connu, mais des distinctions anatomiques permettent de les différencier. Chez les mâles, les antennes diffèrent particulièrement : « Chez le Xylocope violet, l’extrémité des antennes est orangée, alors que chez le Xylocope panard, elles sont toutes droites et toutes noires », selon Thibaut Vandaudenard, de Natagora. Pour les femelles, l’identification demande un examen plus poussé, souvent réalisé par des experts.
Au-delà de l’émerveillement qu’elle suscite, l’arrivée du Xylocope panard est également représentative des impacts du changement climatique. Selon Natagora, cette expansion illustre les modifications environnementales en cours : « C’est un signe de ces réchauffements, et c’est pour ça que ce n’est pas qu’une bonne nouvelle. » Originellement repérée en Alsace, l’espèce a progressivement migré vers le nord, atteignant les Pays-Bas en 2020, puis le Luxembourg en 2024, avant d’apparaître en Belgique en 2025.
D’après Thibaut Vandaudenard, cette découverte pourrait annoncer l’arrivée future d’autres espèces. Toutefois, cet enrichissement de la biodiversité locale pourrait causer des perturbations écologiques, mettant en danger certaines espèces natives. Le Xylocope panard, s’il est un témoin des changements environnementaux, soulève ainsi des questions cruciales sur l’équilibre écologique à préserver.

















