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Pour l’agence Fitch, la Belgique voit sa note passer de « AA- » à « A+ ». Une rétrogradation qui, malgré des efforts déployés par le gouvernement fédéral pour amender la trajectoire budgétaire, illustre les difficultés à redresser une situation compromettante. « Les finances publiques, une économie, c’est comme un énorme paquebot, compare Philippe Ledent, économiste chez ING. Vous ne changez pas de trajectoire du jour au lendemain. » Les efforts réalisés peinent donc à effacer les accumulations d’une gestion antérieure.
Du côté de la Région bruxelloise, l’agence Standard & Poor’s a rendu une sanction encore plus sévère. Sa note est abaissée de « A+ » à « A », avec une perspective négative, soulignant un risque croissant. L’inquiétude majeure repose sur « l’absence totale de trajectoire pour le futur », exacerbée par l’absence prolongée d’un gouvernement régional pour piloter les mesures nécessaires, rappelle Philippe Ledent.
Inverser la tendance sera possible
Les incidences de cette dégradation ne sont pas de mince envergure. Cela aggrave le poids de la dette publique et augmente les coûts d’emprunt pour financer les politiques publiques. Emprunter coûtera plus cher pour la Belgique comme pour Bruxelles, accentuant les déficits déjà conséquents. Et même si ces mauvaises notes ne traduisent pas encore un niveau « catastrophique », elles agitent une sonnette d’alarme sur la soutenabilité financière des décisions passées. Inverser la tendance demandera à la Belgique comme à Bruxelles des mesures vigoureuses et des réformes structurelles.
L’un des facteurs d’espoir réside dans la prochaine évaluation des agences de notation. Pour Bruxelles, Standard & Poor’s prévoit ainsi un nouvel examen dès le mois de septembre. L’arrivée de gouvernements régionaux et fédéraux stables et compétents, combinée à des mesures rigoureuses, pourrait offrir à la Belgique et à sa capitale la chance d’améliorer leurs notes.
Il fallait s’y attendre
« Il fallait s’y attendre après les deux avis négatifs que notre pays a reçus sous le gouvernement précédent. C’est suivi invariablement d’un abaissement de la note », selon le Premier ministre Bart De Wever.
« Cela montre une nouvelle fois l’urgence de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le moment est venu d’aller jusqu’au bout et de mettre en œuvre les réformes contenues dans l’accord de gouvernement le plus vite possible. Il n’y a pas d’alternative ».


















