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L’épeire frelon, une araignée parmi les plus grandes d’Europe, s’installe durablement en Belgique. Impressionnante par sa taille et ses couleurs, elle intrigue mais ne présente aucun danger pour l’homme.
Originaire du sud de l’Europe, l’épeire frelon (Argiope bruennichi) étend son territoire et s’observe désormais régulièrement dans nos régions. Ses rayures jaunes et noires évoquent celles des guêpes, un camouflage trompeur qui surprend souvent ceux qui la croisent dans un jardin ou une prairie. « Spontanément, beaucoup d’observateurs présument qu’elle s’est échappée, voire qu’elle est potentiellement dangereuse. Elle vit pourtant dans nos contrées, n’est pas rare, et ne présente pas la moindre menace pour l’humain », rappelle Arnaud Henrard, biologiste spécialiste des araignées au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC).
La plus grande araignée que l’on croise chez nous
La femelle, deux fois plus imposante que le mâle, peut atteindre environ 5 cm d’envergure pattes comprises. Cette taille en fait l’une des araignées les plus grandes visibles en Belgique. Mais sa silhouette colorée n’a pas pour seul rôle d’effrayer les prédateurs. « Elle aime bien faire sa toile dans les hautes herbes et ça lui confère un camouflage relativement correct. Les proies sautent sans faire attention », explique Arnaud Henrard. Des recherches ont montré que les motifs alternés noirs et jaunes augmentent le nombre d’insectes piégés dans ses toiles.
Une vie discrète mais bien installée
L’espèce a été signalée pour la première fois en Belgique en 1874, à Hastière, par l’arachnologue Léon Becker. Depuis, elle s’est maintenue, tout en restant discrète. « Elle affectionne généralement les milieux ensoleillés et moyennement humides : friches, pelouses, prairies, talus herbeux du moment qu’ils ne subissent pas l’effet indésirable des pesticides et du fauchage intempestif », précise le biologiste. Les observations récentes confirment qu’elle se développe bien dans nos campagnes, probablement favorisée par le réchauffement climatique.
