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L’armistice du 11 novembre 1918 ne signe pas officiellement la fin de la Première guerre mondiale. L’historien Noé Vagner-Clévenot donne des précisions au micro de Luc Gilson : « Un armistice, ça veut dire simplement qu’on arrête les combats et qu’on entame un processus qui va ensuite mener à une paix », explique-t-il. À l’inverse, « une capitulation, la guerre s’arrête, mais le pays perdant se livre entièrement au vainqueur, y compris toute son armée. »
Dans le cas de la Première Guerre mondiale, il s’agit bien d’un armistice, signé le 11 novembre 1918. Il marque la fin des hostilités, mais pas encore la fin officielle du conflit, qui interviendra avec le traité de Versailles, signé en juin 1919.
Une Allemagne affaiblie, un tournant dès l’été 1918
Si l’Allemagne réclame l’armistice à l’automne 1918, c’est parce que sa situation militaire devient intenable. Après une ultime offensive au printemps, les troupes allemandes échouent à briser les lignes alliées. « À partir du mois d’août, les armées alliées, renforcées par beaucoup de soldats américains, vont mener une contre-offensive qui va briser l’armée allemande », retrace l’historien.
Fin septembre, le haut commandement allemand se rend à l’évidence : la victoire est hors de portée. Il faut négocier un cessez-le-feu pour préserver ce qui peut l’être.
Une paix conditionnée
Mais les Alliés, notamment les Américains dirigés par le président Woodrow Wilson, n’acceptent pas de discuter avec le régime impérial en place. « Wilson ne veut pas négocier avec l’empereur ni avec les principaux généraux. Il veut négocier avec des représentants du peuple », insiste Noé Vagner-Clévenot.
L’abdication de Guillaume II a été proclamée par le chancelier avant même que l’empereur ne la confirme
Sous la pression, l’Allemagne engage une série de réformes en octobre 1918 pour se démocratiser. Le chancelier Max de Bade tente de modifier la Constitution, mais rapidement, une autre condition émerge : l’abdication de l’empereur Guillaume II et l’abolition de la monarchie.
« Le 9 novembre 1918, cette abdication est proclamée par le chancelier, avant même qu’elle soit confirmée par l’empereur lui-même, réfugié à Spa », ajoute encore l’historien. La monarchie allemande s’effondre, laissant place à une République. Ce n’est qu’après cette rupture politique majeure que les conditions sont réunies pour signer l’armistice, le 11 novembre donc.
À retrouver également dans ce vidéocast
- Les Allemands ont-ils eu l’occasion de négocier ?
- Où a lieu cet armistice ? Pourquoi a-t-on choisi cet endroit ?
- L’armistice entre en vigueur le 11/11 à 11 heures, est-ce fait exprès ?
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