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Le Cirque du Soleil fait-il encore rêver ? Les étudiants d’une prestigieuse école du cirque bruxelloise partagés

Par RTL info avec Emmanuel Dupont et Regjep Ahmetaj
Le Cirque du Soleil a planté son chapiteau à Bruxelles. Il s’agit du plus connu et du plus prestigieux des cirques contemporains, qui jouit d’une réputation internationale pour ses spectacles de grande ampleur. Mais ce cirque fait-il rêver les artistes autant que les spectateurs ? C’est la question qu’on a posée à de futurs acrobates diplômés de l’École Supérieure des Arts du Cirque de Bruxelles.

Ils ont en moyenne 22 ans et viennent des quatre coins du monde. Du Chili, des États-Unis, d’Allemagne, du Mexique ou encore du Brésil. Ils ont été sélectionnés puis auditionnés pour suivre, pendant trois ans, les cours dans cette école, l’une des trois meilleures au monde. Objectif : devenir un artiste à part entière du cirque contemporain.

Seul un peu plus d’un candidat sur 10 sera retenu

« On a en moyenne 150 élèves qui auditionnent et on en garde à peu près 18-20 », explique le professeur d’acrobatie, Axel Seeuws. Lui-même est trampoliniste et ancien sportif de haut niveau. L’École Supérieure des Arts du Cirque est située à Anderlecht. Elle a été créée il y a 25 ans.

Emma Appeltants, originaire de Louvain, est la seule Belge de la promo de 3ème année. Sa spécialité, c’est l’équilibre sur les mains, une discipline qu’elle a commencée tout naturellement à l’âge de 6 ans. « Quand ma mère m’appelait pour venir à la table, je marchais sur mes mains. »

Des cours tous les jours de la semaine

Pour intégrer l’école, il faut avoir des prédispositions physiques et être pluridisciplinaire. Les frais de scolarité peuvent atteindre 4000 euros pour les étudiants venus de l’étranger. « C’est très intense, tu as cours tous les jours et tous les cours sont obligatoires. Donc tu es à l’école beaucoup de temps », explique Emma. « Il y a des cours un peu plus théoriques aussi, il y a de la danse aussi, contemporaine et classique. Et puis il y a des cours de jeu », détaille Axel Seeuws.

Dans cette école réputée pour son exigence, les élèves bénéficient d’un encadrement professionnel et presque individuel. « C’est ce qui fait aussi la qualité de l’enseignement ici », estime le professeur. « C‘est de pouvoir avoir cette proximité et le fait de pouvoir beaucoup corriger les étudiants et d’avoir cette relation qui est quotidienne. En fait je les vois quasi tous les jours. »

Ghislain Ramage, ancien élève et membre du Cirque du Soleil

L’école Bruxelloise forme des élites, repérées par des compagnies prestigieuses. C’est le cas de Ghislain Ramage. Cet ancien étudiant fait partie depuis 15 ans du Cirque du Soleil. La compagnie lui offre une visibilité internationale, une rémunération stable et des conditions techniques exceptionnelles. Travailler pour le Cirque du Soleil, c’est le graal pour certains artistes.

Ghislain nous montre ses tatouages, liés à ses expériences professionnelles : « Ça, c’est Alegría, c’est le numéro de roue que je fais actuellement. Ça, c’est un clown que je faisais sur Koozå. J’aime vraiment ce que je fais mais je crois que j’ai envie aussi de vivre une autre carrière. »

L’ex-directeur de l’école a connu le Cirque du Soleil à ses débuts

Le Cirque du Soleil a évolué avec le temps. Vincent Wauters a 69 ans. Ancien directeur de l’école de cirque de Bruxelles, il a été l’un des premiers Belges à travailler pour la compagnie canadienne en 1984, avant même qu’elle soit connue à travers le monde.

« Autant la première année c’était la galère avec chapiteau qui ne se montait pas, c’était très compliqué, autant avec les moyens qu’ils ont dégagés, probablement à Las Vegas, ils ont pu engager des gens hypercompétents pour le montage du chapiteau, pour les mises en scène, pour les costumes, pour tout. Rien n’était laissé au hasard. Pour être artiste au Cirque du Soleil, il faut être un très bon performeur. »

Les jeunes plus enclins à multiplier les expériences

« J’aimerais bien travailler là-bas aussi, mais je crois que je veux goûter un peu à tous les différents aspects du cirque, et pas que le Cirque du Soleil ou un truc pareil », confie Emma. « Ce n’est pas forcément mon style, mais ils ont des scénographies magnifiques », reconnaît Malkom Georgoulis, originaire de Grèce et spécialiste du cerceau aérien.

Beaucoup de jeunes artistes préfèrent la liberté créative, l’esprit de proximité avec le public d’un cirque traditionnel. Mais le Cirque du Soleil reste incontestablement la vitrine mondiale du cirque contemporain.

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