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Elle préserve, entretient et diffuse le patrimoine culturel de son père. À la mort du chanteur, France le sait : gérer son héritage est pour elle une évidence. « Tu as l’impression de connaître quelqu’un d’autre, confie France. Le public, les journalistes, les gens qui écrivent sur lui parle de quelqu’un que tu ne connais pas. Qu’est-ce que tu fais avec ça ? Et là, j’ai plongé »
Un travail gigantesque l’attend. Il faut répertorier et classer des centaines de chansons et de documents. « Il y a des périodes que j’ai appelées la vie de Jacques Brel en aventure, car tout chez lui était une aventure », raconte-t-elle.
Redonner vie à ce passé, telle est la mission de la Fondation Jacques Brel, fondée en 1981. Entre Brel et les autorités belges, l’histoire fut un peu celle d’un Je t’aime… moi non plus. Mais, le lien entre les Belges et le Grand Jacques reste, encore aujourd’hui, profondément ancré : « Les Belges ont eu le sentiment de perdre un membre de leur famille, tant il a su parler de son pays avec justesse et poésie. Jacques, pour moi, pour moi, est vraiment l’homme typique belge. C’est notre simplicité, c’est cette énergie, ce sont ses bras ouverts que l’on trouve. C’est une manière de penser, une douce folie. »
Ce lien, France le partage avec le public plusieurs fois par mois. Elle anime des rencontres autour de la diffusion d’un film consacré à son père. « Le succès venu, Jacques va commencer à s’ennuyer dans son rôle d’artiste et de chanteur de variété », remarque-t-elle.
Avec cette séance de question-réponse, la fille du chanteur veut nous faire découvrir l’humain derrière l’artiste, avec ses joies, ses histoires mais aussi ses douleurs : « J’ai toujours eu peur qu’on réduise mon père à quelques adjectifs qui étaient toujours les mêmes : généreux, dynamique, sympathique, extraordinaire, drôle, révolté, etc. », explique-t-elle. « Et derrière ça ? »
Entre l’amour d’une fille pour son père et l’amour du public pour l’artiste, il y a surtout une histoire de partage.

















