Accueil Actu Magazine Culture

Pourquoi le 11 juillet est devenu la fête officielle de la Communauté flamande ? Quand des Flamands triomphaient de la « fine fleur de la chevalerie française »

Par RTL info avec Luc Gilson
Le 11 juillet 1302, la bataille des Éperons d’or voit l’armée flamande triompher de la chevalerie française dans un affrontement décisif aux portes de Courtrai. Longtemps oubliée, cette victoire est devenue un symbole majeur de l’identité flamande et donne son nom à la fête de la Communauté flamande.

Le 11 juillet 1302, un événement marquant se déroule aux abords de Courtrai : la bataille des Éperons d’or. Comme le rappelle l’historien Noé Vagner-Clévenot, invité de Luc Gilson dans le vidéocast « C’est arrivé un jour », « la bataille des Éperons d’or, c’est le surnom donné à la bataille de Courtrai ». Cette confrontation oppose l’armée royale française, commandée par Robert d’Artois, cousin du roi Philippe le Bel, à une armée de miliciens flamands, principalement issus de Bruges, mais aussi de Gand et de quelques Hollandais. Les Flamands, bien que privés de leur comte Gui de Dampierre, alors prisonnier en France, sont menés par ses fils Jean et Gui de Namur, ainsi que Guillaume de Juliers et Jean de Reynès.

Les chevaliers français pris au piège

L’armée flamande, composée majoritairement de fantassins, c’est à dire d’hommes à pied, affronte une armée française dotée d’une puissante cavalerie. Noé Vagner-Clévenot détaille : « Les Flamands, très compacts, réussissent à désarçonner les cavaliers français à l’aide du goedendag, un bâton de bois muni d’une pointe de fer, destiné à tuer les chevaux et faire tomber les chevaliers. » Piégés entre un ruisseau et les lignes flamandes supérieures en nombre, les chevaliers français sont défaits. La consigne est donnée de ne pas faire de prisonniers, ce qui conduit au massacre de ces chevaliers.

Pourquoi ce nom, « bataille des Éperons d’or » ?

La bataille tire son nom d’un symbole : « Les chevaliers français portaient des éperons d’or, signe distinctif de leur rang. Après la victoire, les Flamands ramassent ces éperons sur les cadavres et les exposent à la collégiale Notre-Dame de Courtrai en guise de trophées », explique l’historien. Ce geste transforme l’affrontement en mythe, où l’infanterie flamande triomphe de la fine fleur de la chevalerie française.

De l’oubli à la renaissance d’un symbole flamand

Si la bataille marque un temps fort, elle tombe rapidement dans l’oubli. « Ce n’est qu’en 1830, lors de la création de la Belgique, que Léopold Ier et les élites belges exhument cet épisode pour forger un passé national », souligne Noé Vagner-Clévenot. Progressivement, le mouvement flamand s’approprie ce symbole, voyant dans la victoire de 1302 une revanche linguistique et identitaire sur les francophones. C’est ainsi que le 11 juillet devient la fête officielle de la Communauté flamande, perpétuant la mémoire d’une bataille où, selon l’historien, « les néerlandophones battent les francophones, un bon symbole de la lutte autonomiste flamande au sein de la Belgique ».

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus