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Les tests de Mathieu: Asus vend aussi des smartphones, en quoi sont-ils différents?

Asus persiste sur le marché du smartphone avec son Zenfone 12 Ultra, un modèle premium à 1.099€. Puissant et bien équipé, il manque cependant d’originalité et peine à rivaliser avec Samsung, Google ou OnePlus. Son IA embarquée séduit, mais son faible support logiciel limite son attrait.

Y a-t-il de la place pour tout le monde sur le marché du smartphone ? Pas vraiment, à en juger les récents chiffres. Apple et Samsung se partagent environ 50% du marché européen, Xiaomi est sur le podium avec 19% (2024), et d'autres fabricants chinois suivent, selon les pays. Ce qui ne laisse que très peu d'espace pour les autres, et ce qui explique leur prudence. C'est le cas d'Asus, célèbre fabricant taïwanais de matériel informatique (leader dans certains pays), qui commercialise ses smartphones à travers le monde, mais sans insister sur le marketing ni la distribution. L'entreprise est indépendante: elle n'appartient pas à un grand consortium asiatique. Elle s'est concentrée depuis 2018 sur le segment haut de gamme (avec un smartphone de gamers, le ROG, et un smartphone premium, le Zenfone), ce qui est une stratégie particulière. J'ai appris d'un représentant officiel qu'Asus conçoit ses smartphones lui-même (ce qui est la base), mais en confie la fabrication à des entreprises tierces (ce qui est très commun, même les iPhone ne sont pas fabriqués dans des usines Apple).  

En Belgique, les Zenfone et ROG Phone sont vendus uniquement en ligne par Amazon et Gomibo: sans offre opérateur, et sans présence en boutique, les ventes doivent être anecdotiques. Malgré tout, l'entreprise m'a envoyé un communiqué de presse, et j'ai pu essayer le Zenfone 12 Ultra durant quelques jours. Cet appareil vendu 1.099€ a-t-il un intérêt particulier ? 

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© RTL info

Il se démarque (un peu) avec l'IA embarquée et... une prise casque

Quand on est loin derrière la concurrence, il est généralement nécessaire de briller, d'une manière ou d'une autre, pour se faire remarquer. Ce n'est pas forcément le cas de ce smartphone haut de gamme: 

  • Design: le Zenfone 12 Ultra est sobre, très sobre, et n'affiche aucun look signature. Impossible de savoir que c'est un Asus. Le dos est arrondi, l'arrière est noir mat, l'îlot de capteurs photo rectangulaire est quelconque: il manque de la modernité et de l'originalité. 
  • Fiche technique: rien d'incroyable pour le Zenfone 12 Ultra, elle est conforme aux smartphones vendus 1.000€ en 2025. Meilleure puce de l'année (Snapdragon 8 Elite qui convient à tous les usages), 16 GB de RAM, étanchéité certifiée IP68 et même 512 GB de stockage par défaut. Sa batterie de 5.500 mAh lui permet de tenir une journée entière, et encaisse la recharge 65W assez rapide (mais le chargeur n'est pas inclus). Seule originalité: il y a une prise casque, ce qui devient très rare (seul Sony l'offre encore). 
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© RTL info
  • Du logiciel simple, et avec de l'IA. Comme la concurrence, mais avec moins de moyens que Google ou Samsung, Asus intègre de l'IA dans sa surcouche logicielle ZenUI, une interface très simple, très proche de la version pure d'Android (rien de très amusant, dès lors). Plusieurs fonctionnalités comme AI Translator, AI Transcribe, AI Article Summary, AI Document Summary et Semantic Search peuvent être intégralement traitées en local sur le smartphone, notamment grâce à l'intégration du moteur d'IA de Meta, Llama 3. J'ai essayé le "résumé d'article" avec l'IA, et c'est intéressant: via les options de partage d'une page web, on peut lancer cette fonction d'Asus qui résume en bullet points le contenu d'un long article (et qui le fait bien). D'autres fonctionnalités nécessitent une connexion au cloud, notamment Circle to Search (Google) et AI Call Translator, qui permet une traduction instantanée, aussi bien textuelle que vocale, de vos appels téléphoniques. Le cloud est également essentiel pour les nombreuses options liées à la photo et à la vidéo, au moment de la prise de vue, ou en post-traitement. On a donc tout ce qu'il faut en 2025, mais tout évolue très vite, Apple et Google sont sur le ring...
  • Au niveau de la photo, les trois capteurs (un Sony de 50 MP bien stabilisé, un ultra grand-angle de 13 MP et un zoom 3X de 32 MP) s'en sortent assez bien. À 1.099 euros, la qualité des images en plein jour est satisfaisante. Cependant, à ce niveau de prix, certains concurrents offrent des performances légèrement supérieures, que ce soit chez Samsung, Google ou OnePlus. Malgré tout, le rendu reste agréable, bien que perfectible en termes de précision. En revanche, le mode nuit demeure en retrait par rapport à la concurrence directe, affichant des performances en deçà des attentes pour cette gamme.
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© RTL info

Conclusion

Contrairement à une jeune marque comme Nothing qui bouleverse les codes, Asus, à l'image de Sony, reste très discret et très sobre, limitant ses chances de succès commercial dans nos régions. Fabricant taïwanais de matériel informatique, Asus continue d’améliorer sa gamme Zenfone au fil des générations, et cette 12e édition confirme cette progression. Avec un design élégant, un écran lumineux et parfaitement calibré, ainsi qu’une puissance bien exploitée sans restrictions excessives, la marque taïwanaise propose une expérience haut de gamme, que ce soit pour le jeu, la navigation web ou l’encodage de vidéos 4K. Son autonomie permet en outre de profiter pleinement de ses performances sur la durée, avec une charge rapide. Côté logiciel, l’interface est complète, intégrant une intelligence artificielle plutôt utile et disponible en français. Néanmoins, le support logiciel limité à seulement deux ans de mises à jour Android reste un point faible. En photo, les résultats sont corrects, mais encore perfectibles. Bref, à côté des propositions de Google et ses excellents Pixel 9 aux prix variés, Samsung et les beaux progrès des S25, OnePlus et son impressionnant 13, Xiaomi qui présente bientôt son 15... les chances de briller d'Asus sont quasiment inexistantes, à moins d'être un grand fan de la marque (mais il n'y a pas de liaison particulière avec les ordinateurs Asus, qui aurait pu constituer un écosystème logiciel ou matériel).

 

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