Partager:
Dyson surprend en lançant l'OnTrac, un casque audio premium à réduction de bruit active. Qualité sonore, design personnalisable et autonomie record de 55h séduisent, mais son prix de 499€ le place face à des rivaux redoutables. Pari réussi ou luxe superflu ?
L'expertise de Dyson est connue et reconnue dans le domaine de l'entretien de la maison et des cheveux. L'entreprise d'origine anglaise maîtrise sans conteste les flux d'air: aspirateurs avec ou sans fil, purificateurs d'air, sèche-mains dans les commerces, sèche-cheveux... le fil rouge est évident (seules ces lampes un peu magiques sortent du lot). On n'attendait donc pas Dyson sur le terrain de jeu très concurrentiel de l'audio personnelle. C'est pourtant bien ce qu'est le OnTrac: un casque recouvrant qui se connecte en Bluetooth à une source musicale, typiquement un smartphone, un ordinateur ou une tablette. Très haut de gamme (499€), il est forcément balaise au niveau de la qualité audio et de la réduction de bruit active.

30 ans d'expérience ?
À propos de la sortie de cet appareil, Jake Dyson, ingénieur en chef (et par ailleurs fils aîné du fondateur, James), précise que "avec plus de 30 ans d'expérience en aéroacoustique, nous avons la maîtrise du son". Un lien pas forcément évident à imaginer, de prime abord. J'avais surtout pensé à "quelques années d'expérience" car, en pleine crise Covid, Dyson avait lancé le Zone, un casque audio affublé d'un purificateur d'air aimanté à placer devant le nez et la bouche (ce truc peut toujours être acheté quelque part en ligne, ce n'est pas une blague):

Avec le OnTrac, Dyson se montre plus raisonnable et s'amuse sur un nouveau marché où il n'est pas attendu, où il ne compte sans doute pas faire fortune, mais sur lequel il pense avoir quelque chose à proposer: le casque audio entièrement sans fil, avec réduction active de bruit, livré dans un bel étui de protection et, seule véritable originalité visible de l'appareil, des caches d'oreille et des coussinets interchangeables, "aux milliers de combinaisons possibles".
Du gros son
On l'imagine, les ingénieurs de chez Dyson ont eu carte blanche au niveau composant et R&D pour proposer le meilleur casque audio selon l'entreprise. Ils se sont donc amusés, même si on sait peu des détails techniques de l'appareil. On apprend qu'on a droit à "une gamme de fréquences sonores étendues de 6 à 21.000 Hertz". Une manière de dire, finalement, qu'on entend beaucoup de détails avec le OnTrac sur les oreilles. La scène sonore est large, comme on dit: on distingue clairement les instruments, les voix se détachent avec délicatesse mais précision... on se régale. Le tout avec des composants de grande qualité, selon Dyson, et un processeur de signal numérique (DSP) finement travaillé. Cependant, j'ai déjà ressenti une telle richesse sonore sur des appareils vendus la moitié du prix, restons honnêtes. Le volume et la musique se contrôlent avec un mini-joystick sur l'oreille droite, tellement plus efficace que toutes les zones tactiles inventées par la concurrence.

De la belle réduction active de bruit
L'OnTrac de Dyson, avec ses 8 microphones, s'avère particulièrement efficace pour annuler le bruit ambiant. Comme toujours, cela concerne principalement les basses fréquences (les bruits sourds comme les transports en commun, une ventilation, le brouhaha...), mais comme les ténors du secteur, le OnTrac parvient aussi à réduire partiellement les conversations ambiantes. Le casque réduit les nuisances sonores "jusqu’à 40dB" et surveille les sons environnants "384.000 fois par seconde", nous dit Dyson. Des valeurs qui nous parlent peu, finalement, mais qui cachent une réalité: on est face à l'un des meilleurs dispositifs pour s'isoler concrètement du monde qui nous entoure, ce qui s'avère agréable au travail, et souvent indispensable dans les transports en commun (dès qu'on y a goûté...). Pour changer de mode, il faut tapoter (fermement) sur le cache de l'oreille droite). Petite excentricité: le bruit extérieur, comme les poussières du Dyson V15 detect, est suivi et signalé en temps réel par l'appareil (via l'application MyDyson, en l'occurence, qui n'a rien d'exceptionnelle car elle gère l'ensemble de vos produits Dyson) :

Une personnalisation dans l'air du temps
Selon les constructeurs, les consommateurs exigeraient de pouvoir personnaliser tous leurs appareils. Après les coques de smartphones et les stickers sur les laptops, place aux coussinets et aux caches interchangeables chez Dyson. Il vous en coûtera tout de même 49€ pour créer des associations de couleurs personnelles. "Avec plus de 2.000 combinaisons possibles, le Dyson OnTrac se transforme en un accessoire de mode incontournable", précise l'entreprise. Vous devrez tout de même choisir la finition de départ lors de votre achat: aluminium, bleu de Prusse (le cuivre de mon modèle de test), rouge céramique ou noir nickel. Rien de révolutionnaire selon moi, mais ça permet à Dyson de se démarquer sur un terrain de jeu rempli de concurrents de grande qualité depuis plusieurs... décennies.

Conclusion
Faut-il acheter le Dyson OnTrac ? Si vous êtes du genre raisonnable et que vous cherchez d'abord le rapport qualité-prix, non. Il existe des Sony WH-1000XM3/4/5, ou des Bose QuietComfort Ultra, entre 200 et 350€, qui combleront parfaitement vos oreilles. La somme supplémentaire nécessaire pour s'offrir les OnTrac 499€ se justifie par l'ADN de Dyson: être au-dessus de la mêlée, peu importe le prix. Vous aurez donc une qualité de fabrication que je n'ai jamais vue sur un casque et des matériaux haut de gamme - mais rassurez-vous, ses 451 grammes sont bien répartis, le confort est total même après 2 heures d'écoute grâce à la microfibre. Sans oublier les 55 heures d'autonomie (c'est sans doute le plus endurant du marché, la moyenne étant de 30h), une très bonne qualité audio et une belle réduction de bruit (mais sur ces deux derniers points, les différences avec la concurrence sont ténues). Le petit plus qui pourrait vous faire craquer: la possibilité de changer les caches et les coussinets pour personnaliser un casque qui, d'office, ne passera pas inaperçu !