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"On n'en dort pas la nuit": ces résidents d'une maison de repos de Schaerbeek risquent de se retrouver sans domicile

Une maison de repos de Schaerbeek menacée de fermeture, le Home Albert Delatour. Le bâtiment n'est plus aux normes, les travaux coûtent très cher, le CPAS de Schaerbeek envisage donc de fermer le site et de recaser les 90 résidents ailleurs. Ceux-ci sont pessimistes et inquiets.

Jeanine et Yves se sont rencontrés dans cette maison de repos. Résidents depuis 8 et 4 ans, ils n'envisagent pas de vivre ailleurs. "On ne peut pas faire ça. Nous sommes des êtres humains à part entière. On considère ceci comme notre maison. C'est notre home sweet home. Ça nous a fait mal et on n'en dort pas la nuit", témoigne Yves.

Il y a deux semaines, le personnel et les résidents apprennent par la presse que leur maison de repos est menacée de fermeture. Les locaux ne sont plus aux normes et les travaux dont ils entendent parler depuis 10 ans seraient finalement trop chers à mettre en œuvre. Pour le personnel, qui préfère rester anonyme, c'est la logique financière qui l'emporte sur le côté humain.

"Il y a un cruel manque d'humanité. On cherche des sous, quitte à déshumaniser complètement tout le reste. C'est 90 personnes qui vont perdre leurs repères, leurs amis, leurs familles", témoigne un membre du personnel.

La commune devrait débourser entre 15 et 18 millions d'euros pour mettre ces bâtiments aux normes. Une somme faramineuse pour Schaerbek qui doit déjà réaliser de grosses économies. Mais la présidente du CPAS rappelle que rien n'est encore acté.

"En raison des difficultés financières actuelles qui imposent de retrouver l'équilibre budgétaire dans les trois ans, lancer ce vaste chantier est une décision cruciale qui doit être étudiée avec attention par les autorités politiques", écrit France Blanmailland dans un communiqué. 

"Les finances, c'est bien, mais il y a aussi le coeur"

Le dossier sera discuté demain, lors du conseil de l'action sociale. En attendant, les résidents gardent un maigre espoir et confient être prêts à se battre.

"Je ne suis pas d'accord du tout, je ne laisse pas mes amis et je vais entamer une grève de faim aujourd'hui. Je n'ai pas peur pour moi, non, je n'ai pas peu de mourrir", lance Rita. "Les finances, c'est bien, mais il y a aussi le coeur", ajoute Leying, un autre résident.

Tout le monde est ici, mais on veut se battre jusqu'au bout. Ils seront présents auprès des membres du personnel et des syndicats demain pour protester devant le CPAS de Schaerbeek.

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