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Charge mentale, pression sociale : les femmes en souffrent-elles plus que les hommes ?

Par RTL info avec Caroline Fontenoy
La charge mentale pèse encore majoritairement sur les femmes, malgré une évolution des rôles au sein du couple. La psychiatre Caroline Depuydt analyse comment la pression sociale impacte hommes et femmes différemment et propose des pistes pour mieux la gérer.

Dans le dernier épisode de Capital Santé, Caroline Fontenoy s’est entretenue avec la psychiatre Caroline Depuydt pour aborder un thème qui touche de nombreuses personnes : la charge mentale et la pression sociale. D’entrée de jeu, la question est posée : la charge mentale concerne-t-elle principalement les femmes ? Caroline Depuydt répond sans détour : « En 2025, c’est encore l’apanage des femmes. On estime qu’encore à 80 % la charge mentale est portée par elles. » Si les hommes s’impliquent davantage dans les tâches ménagères, le poids de l’organisation du quotidien et de l’anticipation resterait l’apanage des femmes.

La pression sociale, elle, serait plus équitablement répartie, selon la psychiatre. « La pression sociale, ce sont ces injonctions d’être performant, d’être bien sous toutes les coutures, de s’épanouir, d’être un bon parent, un bon sportif, un bon ami… Et ça, ça se répartit également chez les hommes et chez les femmes. » Mais cette quête de perfection, martelée par la société et amplifiée par les réseaux sociaux, est souvent internalisée, explique Caroline Depuydt : « On a le sentiment que c’est quelque chose qu’on s’impose à nous-mêmes, alors que ce sont des injonctions extérieures. »

Ces « injonctions internalisées » peuvent mener à l’épuisement. Caroline Depuydt met en garde contre le perfectionnisme : « Vouloir enlever le droit à l’erreur, être performant et parfait, c’est d’abord la déception parce qu’on n’y arrive pas, puis l’épuisement, parce que c’est au-delà de nos forces. » Elle invite à choisir ses combats, à accepter l’imperfection et à « voir l’erreur comme une possibilité de progression ». « Plutôt que de se rigidifier sur des objectifs à atteindre, il vaut mieux se fixer des balises plus flexibles, s’écouter, et accepter que certaines semaines, on fasse moins. »

Les réseaux sociaux, véritables caisses de résonance de ces injonctions, n’arrangent rien. « Ils utilisent tous nos biais, notamment celui de la comparaison sociale, qui est souvent négative à notre encontre », souligne la psychiatre. Elle recommande de choisir avec soin les comptes que l’on suit et de privilégier les mouvements positifs d’acceptation et d’inclusion. Enfin, Caroline Depuydt rappelle que la pression du « toujours jeune, toujours parfait » pèse plus lourdement sur les femmes que les hommes, notamment en ce qui concerne l’âge. Elle prône une acceptation plus douce et bienveillante de soi.

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