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Hausse préoccupante des IST en Belgique : « La situation est vraiment très, très inquiétante »

Par RTL info avec Caroline Fontenoy
Les infections sexuellement transmissibles connaissent une forte augmentation en Belgique. Dans « Capital Santé », Caroline Fontenoy reçoit Thierry Martin, directeur de la Plateforme prévention sida. Ce dernier revient sur les causes de cette hausse et les mesures indispensables pour se protéger.

En Belgique, la tendance est alarmante : les infections sexuellement transmissibles (IST) sont en nette augmentation. La chlamydia – l’IST la plus fréquente dans le pays – a enregistré une hausse de 8 % en 2023 par rapport à 2022, et de 24 % en comparaison avec 2021. Mais c’est la gonorrhée qui connaît une explosion spectaculaire, avec une augmentation de 42 % en un an et même 90 % sur deux ans.

« La situation est vraiment très très inquiétante », insiste Thierry Martin, directeur de la Plateforme prévention sida. Derrière cette progression, il pointe notamment le recul du port du préservatif, en particulier chez les jeunes : « Il y a vraiment un moindre intérêt pour le préservatif », déplore-t-il.

Le VIH toujours lourd à porter, malgré les traitements

Le sida aujourd’hui « fait moins peur qu’il y a vingt ans, parce que les traitements permettent aux personnes séropositives de vivre quasiment normalement », constate Thierry Martin. Pourtant, vivre avec le VIH n’est pas anodin : « Sur le long terme, il y a des problèmes cardio-vasculaires et autres soucis de santé qui compliquent la vie avec le VIH », souligne-t-il Ajoutons à cela la stigmatisation persistante : « Être une personne séropositive, c’est malheureusement encore faire l’objet de rejet, de discrimination ». « Et surtout, on ne guérit pas », insiste-t-il.

Les autres IST trop souvent oubliées

Si le VIH capte l’essentiel de l’attention, d’autres IST circulent et peuvent avoir des conséquences graves. « Si on ne se soigne pas, il peut y avoir des problèmes, des cancers, des soucis d’infertilité », met en garde Thierry Martin. « Les jeunes sont généralement au courant de l’existence d’autres IST, mais leurs connaissances sont souvent incomplètes ».

« Par exemple, beaucoup ignorent que la fellation peut transmettre la chlamydia aussi facilement, voire plus, que le VIH. » Pour le directeur de la plateforme, il est essentiel de revenir à des messages de prévention de base et d’insister sur l’importance du dépistage.

« Sors avec un préservatif, rentre sans IST » : une campagne pour relancer la prévention

La Plateforme prévention sida lance une campagne de sensibilisation au slogan explicite : « Sors avec un préservatif, rentre sans IST ». Fruit d’un partenariat avec des étudiants en médias et publicité, cette campagne vise à interpeller directement les jeunes avec des mots simples et des visuels impactants. « L’objectif, c’était vraiment d’inciter à l’utilisation du préservatif et de la valoriser », explique Thierry Martin.

Pour toucher un maximum de jeunes, l’information circule aussi sur les réseaux sociaux, au plus près de leurs pratiques. « On espère qu’à la rentrée, on pourra constater une baisse des IST », confie-t-il, soulignant l’importance de la distribution de préservatifs gratuits. Cet été, ce sont ainsi plus de 500 000 préservatifs qui seront distribués lors d’évènements festifs comme Dour. « Il faut vraiment casser la chaîne de transmission », martèle Thierry Martin, qui encourage chacun à se protéger et à se renseigner, notamment via le site preventionist.org.

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