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Nouvel épisode de « La tête dans les étoiles », ce vendredi. Au programme, les suites d’Ariane 6 : voici maintenant plus d’un an que la nouvelle fusée européenne a fait son premier vol.
Toujours promise à un bel avenir, la fusée a pourtant certains défauts... et un concurrent de taille. Invité de Luc Gilson dans ce vidéocast, Pierre-Emmanuel Polis, instructeur à l’Eurospace Center et président de la Mars Society Belgium, est revenu sur la fameuse Ariane 6.
Premièrement, le positif : le vol d’essai s’est bien passé, les premiers vols commerciaux aussi. « On peut dire qu’Ariane 6 est plutôt un bon début. Elle arrive à faire des choses que les autres ne savent pas faire aussi. C’est très important pour l’Europe et ça permettra peut-être de déboucher sur des nouveaux projets fort intéressants et presque devenus indispensables pour nous Européens dans la géopolitique actuelle », détaille-t-il.
Face à l’Europe, le principal concurrent se nomme SpaceX, la société d’Elon Musk, qui a un énorme avantage… et qui met au jour les défauts d’Ariane 6. « SpaceX a un avantage extraordinaire : le côté réutilisable de ses fusées, ce qui lui permet de faire une centaine de lancements par an, là où Ariane 6 ce sera plutôt une dizaine ».
Mais alors, pourquoi ne pas avoir misé, dès le départ, sur un engin réutilisable ? « Je crois qu’on n’y croyait pas trop. Tout le monde se moquait un peu de SpaceX et d’Elon Musk avec ses projets un peu mégalomaniaques et on ne pensait vraiment pas, qu’il était capable de faire ce qu’il est arrivé à faire. Je pense que ça a surpris vraiment tout le monde et tout le monde a tiré la tête dans toutes les autres agences spatiales », note l’instructeur.
Voici d’autres sujets abordés dans ce vidéocast, disponible en haut de page :
- L’accès indépendant de l’Europe à l’espace : L’arrêt d’Ariane 5 a laissé l’Europe sans lanceur opérationnel, ce qui a posé un problème stratégique. Ariane 6 est donc un outil essentiel pour assurer la souveraineté européenne, réduire la dépendance vis-à-vis des États-Unis, de la Russie ou de la Chine, et conserver une présence dans le spatial.
- La concurrence internationale et l’enjeu de la réutilisation : SpaceX est cité comme principal concurrent, avec l’avantage de la réutilisation des fusées et une cadence de lancements très élevée (≈100 par an contre ≈10 pour Ariane 6). L’idée d’Ariane Next, une future fusée réutilisable européenne, est présentée comme une nécessité stratégique pour l’avenir.
- Les atouts et limites spécifiques d’Ariane 6 : Malgré des coûts plus élevés, Ariane 6 dispose d’avantages techniques : elle peut placer plusieurs satellites sur différentes orbites grâce à la modularité de son dernier étage. Mais les limites demeurent face aux modèles américains réutilisables, ce qui pose la question de l’évolution à venir du programme.


















