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Droits de douane : à l’approche de l’échéance du 1er août, voici ce que l’on sait des négociations commerciales entre l’UE et les Etats-Unis

Par RTL info avec AFP
À l’approche de l’échéance du 1er août, l’Union européenne tente de désamorcer la crise commerciale avec Washington.

A une semaine de l’échéance, l’Union européenne s’efforce d’arracher un accord sur les droits de douane avec les Etats-Unis. Les négociations ressemblent à des montagnes russes.

Donald Trump a pris les Européens de court le 12 juillet en décrétant des droits de douane de 30 % sur toutes les importations en provenance de l’UE à compter du 1er août.

L’Europe a encore l’espoir de trouver une solution négociée, mais a listé des biens américains à taxer à partir du 7 août en cas d’échec des discussions, d’une valeur totale de près de 100 milliards d’euros.

Où en est-on ?

Au cours des derniers mois, l’Union européenne a été frappée à plusieurs reprises par des droits de douane de l’administration de Donald Trump :

. 50 % sur l’acier et l’aluminium (25 % mi-mars et 25 % supplémentaires en juin)

. 25 % sur les automobiles, début avril

. 20 % sur tous les autres produits européens, le 9 avril. Cette dernière taxe a toutefois été suspendue pour laisser une chance aux négociations et remplacée temporairement par un droit de douane de 10 %.

L’Union européenne a la charge de mener ces tractations avec Washington au nom des 27 Etats membres de l’UE. L’idée est de trouver un accord bénéfique pour les deux parties. Mais il n’y a pour l’heure aucun signe de percée.

Qui négocie ?

Dépêché par Bruxelles pour négocier avec les Américains, le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic s’est rendu plusieurs fois à Washington et échange régulièrement avec Howard Lutnick et Jamieson Greer, ses homologues au sein de l’administration Trump.

Il devait encore s’entretenir mercredi après-midi avec M. Lutnick.

Le président américain Donald Trump et la cheffe de l’exécutif européen Ursula von der Leyen ont eu quant à eux des contacts plus sporadiques, dont un échange téléphonique le 6 juillet.

Les responsables européens espéraient initialement conclure un accord maintenant une taxe de base de 10 % sur les produits européens, avec des exemptions pour des secteurs stratégiques comme l’aéronautique.

Mais Trump a rejeté le projet d’accord, et les négociateurs américains proposent maintenant une taxe de base de 15 %, selon des sources européennes.

Les droits de douane moyens, des deux côtés de l’Atlantique, s’établissaient à environ 1 % avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, selon Bruxelles.

Quelles sont les demandes du président Trump ?

Peu de détails ont fuité des discussions.

M. Trump martèle qu’il veut éliminer le déficit commercial des Etats-Unis avec l’UE dans l’échange de biens. Il pousse notamment le Vieux Continent à acheter davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) américain.

Son équipe s’en prend aussi régulièrement aux barrières dites « non tarifaires » en vigueur dans l’UE : les réglementations sanitaires, les normes environnementales, des politiques de taux de change ou des mesures fiscales telles que la TVA.

Bruxelles refuse catégoriquement d’abandonner certaines de ces mesures. Tout comme ses puissantes lois sur le numérique, régulièrement critiquées par les géants de la tech.

Et celles de l’UE ?

L’UE veut à tout prix faire baisser la température et éviter des droits de douane XXL qui nuiraient à son économie, déjà enlisée dans une quasi-stagnation depuis fin 2022.

Bruxelles avait proposé une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, dont les voitures. Mais M. Trump jugeait cette offre insuffisante.

Une taxe de 10 % est désormais considérée comme acceptable par la plupart des États membres, conscients qu’un relèvement des droits de douane est inévitable avec l’administration Trump.

L’UE prépare parallèlement des mesures de riposte au cas où les négociations n’aboutiraient pas. Elle affirme être prête à taxer pour quelque 100 milliards d’euros de biens américains : avions, voitures, bourbon…

L’UE envisage aussi de cibler les services américains, y compris la tech et les services financiers.

Quelle riposte ?

En cas d’échec des négociations, l’unité des Européens sera mise à l’épreuve.

La France pousse Bruxelles à adopter une position ferme, jusqu’à déployer son outil commercial le plus puissant, « l’instrument anti-coercition », si les négociations avec les États-Unis échouent. Surnommé « bazooka », cet outil a été pensé comme un instrument de dissuasion à activer après épuisement des voies diplomatiques. Il permettrait notamment le gel de l’accès aux marchés publics européens ou le blocage de certains investissements mais nécessite plusieurs mois pour entrer en vigueur.

D’autres pays comme l’Irlande, dont l’économie est très dépendante des investissements américains, plaident au contraire pour éviter une telle confrontation.

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