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Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, auditionné mercredi par les députés de la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale, a érigé l'entretien du réseau ferroviaire en priorité, rappelant les montants d'investissements nécessaires dans les années à venir pour garantir la qualité de service.
"Les enjeux liés au réseau sont fondamentaux si on veut maintenir de la fiabilité, de la fréquence, de la performance" dans la desserte ferroviaire, a insisté M. Farandou, premier auditionné par la toute nouvelle Commission du développement durable qui se réunissait pour la première fois depuis la dissolution de juin dernier.
La SNCF finance elle-même la régénération du réseau, via le "fonds de concours", une caisse abondée par toutes les sociétés du groupe SNCF (et notamment SNCF Voyageurs) dont une partie des bénéfices sont prélevés.
En 2024, la SNCF va ainsi consacrer 1,7 milliard à l'entretien du réseau via ce "fonds de concours". "J'ai décidé d'accroître l'apport au fonds de concours de 2,3 milliards d'euros supplémentaires entre 2024 et 2027" par rapport à ce que la loi de réforme ferroviaire de 2018 prévoyait, a rappelé le PDG du groupe.
Pour autant, "il faudra mettre 1,5 milliard d'euros supplémentaires par an dans l'entretien du réseau à partir de 2027", a-t-il également prévenu.
"Le réseau classique ferré structurant (sur lequel roulent 80% des trains) est le parent pauvre des dernières décennies", années du tout TGV, a insisté Jean-Pierre Farandou.
"Nous avons sous les yeux l'Allemagne qui n'a pas fait les efforts suffisants et connaît de gros problèmes de fiabilité", a indiqué M. Farandou. Outre-rhin, faute d'investissements, "la régularité des trains est tombée à 60%", a-t-il déploré.
"Nos collègues suisses refusent même que les trains allemands rentrent dans leur pays car ils sont trop en retard et ça vient gêner la circulation des trains suisses", a détaillé le PDG.
Sur 1,5 milliard supplémentaire nécessaire à partir de 2027, la SNCF est prête à en mettre 500 millions, promet M. Farandou. Pour le milliard restant, il suggère de capter une partie des revenus fiscaux tirés du système de compensation carbone pour l'aérien et le transport routier (ETS).
Autre sujet abordé, la protection du réseau après les sabotages du 26 juillet dernier. "Nous avons identifié une cinquantaine de points sensibles dont nous avons augmenté la surveillance" via des drones notamment, a indiqué Jean-Pierre Farandou.
Il a aussi annoncé qu'il prévoyait de passer des accords avec la gendarmerie pour avoir des patrouilles d'hélicoptères le long des lignes à grande vitesse les veilles de grands départs.