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"Nous vivons l’enfer": plusieurs centaines de Belges doivent être évacués de Rhodes

Sur l'île de Rhodes, où fait rage un grave incendie de forêt, quelque 30.000 personnes ont quitté leur logement, hôtel compris, dont 19.000 à titre préventif. Pour l'instant, 3.000 ont été évacuées par la mer. Parmi ces personnes, il y a aussi des Belges. Le SPF Affaires étrangères indique que132 Belges vivent à Rhodes et 70 Belges sont inscrits sur la plate-forme "Travellers Online". Il est donc probable que bien plus de Belges se trouvent sur l'île, mais sans s'être déclarés aux autorités avant leur départ.

Ce dimanche vers 19H, les deux principaux tours opérateurs actifs en Belgique nous ont livré leurs chiffres sur les voyageurs touchés. D'après eux, environ 400 Belges doivent être évacués de l'île de Rhodes. Certains ont été pris en charge ce dimanche, d'autres devaient encore l'être dans les heures à suivre. D'après les tours opérateurs, des réunions sont en cours pour évaluer la situation et assurer la sécurité des passagers.

Nos témoins décrivent la situation

La Grèce est "probablement" confrontée à la plus longue canicule de son histoire. Vous êtes nombreux à nous contacter via le bouton orange Alertez-nous suite à  ces événements.

"Actuellement en vacances à Rhodes, un incendie s’est déclaré à quelques pas de notre hôtel", explique un témoin qui poursuit: "Cet incendie a pris du volume très rapidement pour se propager. Une épaisse fumée ainsi que des nuages de cendres se sont créés. Notre hôtel a été dépassé par les événements demandant aux touristes d’évacuer vers la plage alors que l’épaisse fumée se dirigeait vers la mer. Aussi bien l’hôtel que notre tour-opérateur nous ont laissé sans communication. Nous avons été livrés à nous mêmes et avons décidé avec 3 autres familles belges de quitter l’hôtel en louant 2 voitures et en entassant les 12 personnes avec bagages dans celles-ci. Les routes étant majoritairement fermées, nous avons dû contourner l’île du sud-est au nord. Nous venons d’arriver à l’aéroport toujours sans information du tour-opérateur."

La Belgique est décevante

Un autre témoin relate sa mésaventure : "Nous vivons l’enfer sur l’île de Rhodes. Notre hôtel a flambé. Nous avons marché pendant trois heures avec des enfants de trois et quatre ans sur des routes surchauffées et sous un soleil torride, on nous a déplacé dans un hôtel. L’armée nous a ensuite déplacés dans un autre hôtel. Nous avons l’impression d’être dans une souricière si les flammes atteignent cet hôtel. Notre tour-opérateur ne donne pas signe de vie et pourtant des bus ont été affrétés n’embarquent que leurs clients. Nous sommes partis avec TUI et ce tour-opérateur nous laisse sans aide. La Belgique est décevante, car même par le consulat et les affaires étrangères, c’est sans aide."

Notez que Tui annule tous les voyages à destination de Rhodes et ce jusqu'au mardi 25 juillet: "En raison de ces circonstances incertaines, TUI a décidé d’annuler tous les départs à destination de Rhodes d’aujourd’hui, dimanche, au mardi 25 juillet inclus, et ce afin de garantir la sécurité de chacun et de revenir à une situation plus calme et maîtrisée sur l’île."

Marie, maman de 3 enfants, est originaire de Libin. Elle nous a également contacté via le bouton orange Alertez-nous. "Les tour-opérateurs n'ont absolument pas aidé."
Ces dernières heures, les flammes s'étaient doucement rapprochées de l'hôtel où elle logeait avec sa famille. "C'était quelque chose d'impressionnant. Mes enfants sont fatigués, traumatisés. Nous aussi un peu. On s'est sentis démunis, laissé-pour-compte. Dans un pays qu'on ne connaît, dans une langue qu'on ne parle pas, …"

On voit des effets personnels un peu partout, particulièrement sur les plages

Ce dimanche, une question se posait parmi les habitants et les voyageurs: les autorités ont-elles trop tardé à évacuer les lieux? Notre correspondant à Rhodes indique le sentiment qui règne sur l'île. "Les autorités tentent de gérer comme elles peuvent cette crise. On a vu hier toutes ces scènes de chaos lors des évacuations. C'est vraiment ce qu'on m'a raconté tout au long de la journée. À la fois des touristes et des résidents locaux m'ont dit: peut-être que les ordres d'évacuation sont arrivés trop tardivement, on voyait déjà les flammes dans nos maisons, dans nos hôtels. Quand on se rend sur place, dans cette zone des incendies, on voit des effets personnels un peu partout, particulièrement sur les plages. Il y a des centaines et des centaines de bagages. Ça témoigne de l'urgence dans laquelle les gens ont quitté hier", a décrit Romain Chauvet dans le RTL info 19H.

Du monde sur les plages

Tous les sites archéologiques vont rester fermés aux heures les plus chaudes, comme la célèbre Acropole d'Athènes, les températures attendues tout au long du weekend devraient dépasser les 44°C . 

A Rhodes, un site très touristique où un feu de forêt est hors contrôle depuis 5 jours dans l'est de l'île autour de Laermon et Lardos, environ 2.000 personnes ont été évacuées par bateau et quelque 30.000 autres ont été mises à l'abri dans des gymnases, écoles ou centres de conférence pour la nuit.   "C'est une situation sans précédent", a décrit sur Skai TV Panagiotis Dimelis, à la tête du conseil du village d'Archangelos.

 

Dans la soirée, un porte-parole des pompiers Yannis Artopios a indiqué à la chaîne ERT TV que de nouvelles consignes d'évacuation visaient les localités balnéaires de Gennadi et Kiotari. Un propriétaire de bateau a expliqué sur Skai TV avoir reçu "l'ordre des autorités du port de retourner à Gennadi pour d'autres évacuations. Il y a beaucoup de gens sur la plage, plus de 500 personnes".

Lorsque l'alerte a été donnée en début d'après-midi, de nombreux touristes ont fui la fournaise sur la plage avec valises et enfants. Certains ont raté l'avion de retour à cause des routes coupées par les flammes, selon des posts sur les réseaux sociaux.

Dans l'intérieur de l'île, le feu a gagné le village de Laerma, détruisant des maisons et une église, selon la chaîne ERT TV et l'agence grecque ANA.

 

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Commentaires

4 commentaires

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  • La Belgique est si belle ....

    rodolphe Paumen
     Répondre
  • Un avant goût de fin du monde. 0 carbonne en 2030 ? Il est déjà trop tard. La planète brûle un peu partout dans le monde et les dirigeants s'inquiètent de savoir qui a le plus de bombes nucléaires pour la détruire.

    Patrice Joachim
     Répondre
  • Cela fait longtemps que tout le monde en parle, mais cela fait longtemps aussi que peu de gens s'en inquiètent. Pensent ils peut être que tout s'arrangera sans eux? JL.

  • Un enfer, que vous avez choisi ! Pensez aux insulaires qui eux perdent leur habitat...!

    dan mned
     Répondre