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Lauranne Denayer est arrivée à Stockholm il y a 4 ans et demi avec son compagnon. Originaire de Jodoigne, elle ne parlait pas un mot de suédois. « On s’est dit qu’on allait partir à l’aventure. Moi, j’ai déjà un peu voyagé, je suis la baroudeuse de la team. Et on s’est dit qu’on voulait aller dans un nouveau pays », explique la jeune Belge qui gère un salon de thé dans la capitale suédoise.
En Belgique, la jeune femme avait déjà plusieurs années d’expérience dans l’horeca, mais elle a trouvé ici une culture de travail différente. « La manière dont on engage les gens. Même dans l’horeca, j’ai l’impression que c’est souvent quelque chose que l’on apprend sur le tas, mais ici on prend vraiment le temps de faire de vraies formations, du début à la fin. Il y a beaucoup plus de suivi », assure Lauranne.
Je trouve qu’on sait pourquoi on paye les taxes
Ici, les salaires sont en moyenne un peu moins élevés que chez nous. Le niveau d’impôt sur le revenu, lui, est similaire entre 30 et 45 %. « C’est un pays bien connu pour avoir beaucoup de taxes, ça c’est clair, mais je trouve qu’on sait pourquoi on les paye. Dans la vie quotidienne, il y a des choses comme le métro qui est toujours super propre, où il y a des gardes de sécurité tous les soirs. Tout est très bien organisé, propre, clair. C’est super chouette », estime la jeune femme.
Comme Lauranne, plus de 3.500 Belges ont choisi de s’installer en Suède. Ce chiffre est en forte augmentation ces dernières années, boosté par l’arrivée de jeunes travailleurs.
Arrivé pour un échange universitaire, Ferdinando Palmeri n’a plus voulu repartir. Le Wallon est aujourd’hui au service de l’ambassade de Belgique. « Il y a ce concept de lagom qui dit : « On prend un peu la vie comme elle vient, à notre aise ». Et ce concept a été pour moi une révélation. Ça permet aussi d’avoir une vraie vie de famille à côté du travail. Et quand j’ai compris ça très rapidement en Suède, c’est difficile de vouloir retourner en Belgique après ça », confie le chargé des affaires politiques.
Un équilibre vie professionnelle-vie privée qui se traduit par une grande flexibilité des horaires, des congés annuels et parentaux généreux.
Manger un bout avec le CEO, c’est possible
Mais ce qui fait l’originalité du modèle suédois, c’est aussi sa culture d’entreprise. « En fait, ce sont des organisations qui sont très horizontales. Notamment manger un bout, un lunch avec le CEO de la société, c’est possible. D’ailleurs, pendant ma première semaine, je ne savais pas qui il était. Et en fait, il s’avère qu’il était à ma table. Donc, on a commencé à discuter », se souvient Zoé Saussu, spécialiste en gestion des commandes dans une entreprise de matériel hi-fi.
Une horizontalité qui se traduit par de nombreuses réunions, où chacun est invité à prendre la parole, et par des moments de convivialité. La vie en entreprise est conçue de manière collective. Et cela fonctionne aussi en cas de problème. « On fait des erreurs, bien sûr, de temps en temps. Et du coup, pour en apprendre, on va les noter. Mais de façon communautaire, ce ne sera pas vraiment prendre un individu à part et cribler la personne. Ce sera plus expliquer comment est-ce que vous vous rendez compte de ça », explique Zoé.
En Suède, 70 % des travailleurs disent être satisfaits de leur emploi. La Belgique ne se défend pas si mal. Nous sommes 60 % à apprécier notre job.


















