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Jeanne d’Hauteserre, maire du 8e arrondissement de Paris, fait l’objet d’une vive controverse en France après la révélation de ses dépenses de représentation. Sur cinq ans, l’élue Les Républicains a déboursé plus de 35 000 euros en vêtements, exclusivement via son enveloppe mensuelle de 990 euros allouée par la ville. L’affaire a éclaté à la suite d’une enquête de Libération mettant en lumière les frais de représentation des maires d’arrondissement parisiens, dont certains achats s’élèvent à plusieurs milliers d’euros pour des habits de marques. Si les dépenses sont techniquement autorisées, leur ampleur interroge sur l’usage de l’argent public.
« Je comprends que ça puisse choquer »
Invitée sur un plateau télé, Jeanne d’Hauteserre n’a pas tenté de minimiser les faits. Elle a au contraire revendiqué ses choix vestimentaires, expliquant qu’elle se devait d’être « toujours bien sapée » en tant que représentante d’un arrondissement prestigieux. « Je comprends que ça puisse choquer, surtout pour quelqu’un qui gagne 1 200 euros », a-t-elle ajouté, tout en remerciant les Français qui, selon ses mots, « travaillent pour permettre à leurs élus d’avoir ces indemnités ». Ce ton décomplexé a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, certains observateurs appelant à sa démission immédiate.
Des règles floues
La polémique remet en question la réglementation entourant les frais de représentation à Paris. Le mémento officiel reste vague sur ce qui est autorisé, mentionnant simplement que les dépenses doivent être liées aux fonctions représentatives. En pratique, cela permet des achats aussi variés que des costumes, des collants ou même des sous-vêtements. Si certains élus font preuve de retenue avec des achats dans des enseignes abordables, d’autres, comme Jeanne d’Hauteserre, ont visiblement privilégié des marques… plus haut de gamme. Ce flou juridique ouvre la porte à des abus difficiles à justifier auprès des citoyens.
Face à la tempête médiatique, plusieurs voix s’élèvent pour demander une réforme en profondeur du système. Le vice-président des Républicains, Geoffroy Didier, a reconnu sur BFM TV dimanche matin que même si les actes de Jeanne d’Hauteserre sont légaux, il est temps de revoir les règles. La principale intéressée elle-même, sans se rétracter, a fini par appeler à « supprimer tous ces privilèges » qui décrédibilisent la classe politique.



















