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« Ce type de braqueurs n’est pas féru d’histoire de France » : les bijoux volés au Louvre pourraient déjà avoir été fondus

Par RTL info avec Christophe Giltay
Deux hommes suspectés d’avoir fait partie du commando qui a cambriolé le Louvre dimanche dernier ont été arrêtés samedi soir en région parisienne. Ils sont placés en garde à vue et leur interrogatoire pourrait durer 96 heures. Chaque minute compte pour espérer retrouver les bijoux intacts, même si un sort funeste leur a peut-être déjà été réservé.

« Les voleurs, on finit toujours par les retrouver. Ça semble être du grand banditisme. On verra », a déclaré hier le ministre français de l‘Intérieur Laurent Nuñez. « Mais je reste inquiet pour les bijoux. Le butin est malheureusement souvent mis au vert à l’étranger. J’espère que ce n’est pas le cas. Je reste confiant ».

Avant l’arrestation des deux suspects, trois hypothèses circulaient sur le sort du butin. Le vol pour les pierres et l’or, comme dans n’importe quel casse. La réponse à la commande d’un collectionneur richissime, peut-être basé dans un pays du Golfe. Ou l’éventualité d’une demande de rançon adressée à l’État français.

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Stéphane de Sakutin / AFP

Dans les deux dernières hypothèses, collectionneur ou rançon, l’intégrité des bijoux devait être préservée, mais pas dans la première. Or, le profil des suspects plaiderait plutôt pour le vol classique.

Originaires de la banlieue parisienne, ils sont connus des services de police. L’un des deux a été arrêté à l’aéroport de Roissy samedi vers 22h alors qu’il allait s’embarquer pour l’Algérie. Son ADN relevé au Louvre l’a identifié comme un voleur de bijoux fiché, ce qui a permis son arrestation.

Fondus, ils passent de 88 millions € à entre 1 et 5 millions

Le problème c’est que ce type de braqueur n’est pas féru d’histoire de France. Après un vol, ils font dessertir et retailler les diamants, puis fondre l‘argent et l’or. Tous les experts sont d’accord : les bijoux, estimés à 88 millions d’euros, vaudraient beaucoup moins une fois séparés de leur pedigree historique. Probablement 10 % de la somme initiale. Des chiffres allant de 1 à 5 millions ont été avancés. C’est en apparence ridicule, mais 1, 2, 3, 4, 5 millions d’euros, c’est déjà beaucoup d’argent. Et qu’importe pour eux de savoir si les diadèmes, les colliers et les broches appartenaient à l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, à la reine Marie-Amélie, dernière reine des Français, mère de Louise Marie, première reine des Belges ; ou encore Hortense de Beauharnais, fille de l’impératrice Joséphine, mariée à Louis Bonaparte, roi de Hollande, et mère de Napoléon III.

Je suis persuadé que les braqueurs n’avaient aucune idée de leur importance. Alors oui, il y a de quoi être inquiet.

Une centaine d’enquêteurs est sur l’affaire. Ils ont des pistes, mais le temps presse. Plus maladroits qu’on ne le pensait, les malfrats ont laissé plus de 150 traces ADN sur les lieux. Il s’agissait probablement de Pieds nickelés, plutôt que d’émules d’Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur. Hélas, lui, n’aurait pas fondu les bijoux.

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