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"La France est aujourd'hui devant un choc": il y a bientôt 10 ans, l'attentat contre Charlie Hebdo et la liberté d'expression

Il y a 10 ans, le 7 janvier 2015, plusieurs attentats frappent la France et plus particulièrement, la liberté d'expression. La rédaction du journal satirique Charlie Hebdo est presqu'entièrement décimée. Ensuite, c'est un Hypercasher qui est également durement touché par des terroristes. 

"7 janvier 2015, 11 heures 33 minutes 47 secondes. La porte s’est ouverte, c’était la fin, notre fin était arrivée. Un homme habillé de noir, équipé d’une arme de guerre, était désormais devant moi."

Riss, l’auteur de ces pages, est blessé. Ses amis, les dessinateurs Wolinsky, Cabu, Charb, Tignous et Honoré sont morts comme six autres employés ou invités du journal Charlie Hebdo.

La France est aujourd'hui devant un choc

Exécutés froidement, méthodiquement, silencieusement. 1 minute et 49 secondes. C’est le temps qu’il a fallu pour décimer une rédaction, mitrailler la liberté d’expression, inaugurer un cycle de terreur. "La France est aujourd'hui devant un choc. Un choc, qui est celui d'un attentat, car il s'agit d'un attentat terroriste, cela ne fait aucun doute", déclarait François Hollande. 

Les terroristes sont bien connus de la police. Cherif Kouachi a été condamné à trois ans de prison en 2008. Son frère Said fait l’objet d’une surveillance depuis 2012. Dans leur fuite, ils tirent sur un véhicule de police, abattent un gardien de la paix, braquent un automobiliste et sèment les forces de l’ordre. Le dispositif attentat est déclenché. Des milliers de policiers, militaires et gendarmes sont mobilisés. La France est KO debout. "Les informations concernant les faits sont très graves. Et encore une fois, j'appelle chacun à la maîtrise, à la retenue et à la responsabilité", indiquait Bernard Cazeneuve, Premier ministre de l'époque, sur les ondes de BFMTV. 

Un troisième terroriste

Au matin du 8 janvier, une jeune policière est abattue au sud de Paris. Un troisième terroriste est identifié. Amedy Coulibaly est un proche de Cherif Kouachi. Il a déjà été condamné lui aussi, il est en fuite comme les deux autres. Le cauchemar s’est dédoublé. À la cellule de crise du ministère de l'Intérieur, la tension ne faiblit pas. 

À Dammartin en Goelle, au nord de Paris, les Kouachi se sont retranchés dans une imprimerie. Ils sont armés de kalach, d’un lance-roquettes et de cocktails Molotov. À Paris, Amedy Coulibaly s’est attaqué à un magasin juif de la porte de Vincennes. Il tue 4 clients de l’Hypercacher et en retient 17 en otages. "Pour moi, l'assaut doit être donné simultanément, dans les deux lieux", expliquait Bernard Cazeneuve. 

Faire disparaître les idées 

Le 9 janvier à 16h54, l’assaut est donné à Dammartin. Les Kouachi sont tués. 19 minutes plus tard, Coulibaly est abattu. Les otages de l’Hypercacher sont libérés. La France souffle un peu, mais les braises ne sont pas éteintes.

"Le but des terroristes du 7 janvier était de faire disparaître des idées, ceux qui les portaient et qui étaient parfois les seuls à les exprimer" écrit Riss.

Pour l’heure, les dessinateurs ne sont plus seuls. L’émotion est planétaire. Chaque soir, elle pousse des milliers de personnes dans la rue au nom de la liberté d’expression. Le 11 janvier, plus d’un million de Charlie et 50 chefs d’Etat et de gouvernement sont exceptionnellement unis.

10 ans plus tard, certains ne sont plus là, d’autres s’accrochent. 10 ans plus tard, l’intolérance, le fanatisme et l’antisémitisme se sont incrustés. D’autres victimes se sont ajoutées à la liste des morts pour la liberté d’expression. 
 

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