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Les jours de François Bayrou en tant que Premier ministre de la France sont-ils comptés ? Il va devoir affronter une nouvelle motion de censure ce mardi soir.
« Nous souhaitons que François Bayrou ne soit plus Premier Ministre et qu’il y ait un véritable changement, que nous trouvions un interlocuteur à Matignon » », c’est ce qu’a déclaré dimanche le chef des socialistes français Olivier Faure. De son côté le coordinateur de ‘La France insoumise’ Manuel Bompard a considéré qu’il était « urgent » de « faire tomber François Bayrou ». Les verts et les communistes ont eux aussi annoncé qu’ils voteraient la censure.
Bref ce soir à 17h30 ce sera, à gauche, haro sur le Bayrou ! Mais si le Premier ministre n’a pas de majorité, la gauche non plus. Seule elle ne peut pas le renvoyer. C’est Marine Le Pen qui détient la clef, or cette fois elle a décidé de ne pas s’en servir.
Le Premier Ministre devrait donc conserver ses fonctions au moins jusqu’au 22 septembre date de la rentrée parlementaire. Les choses sérieuses commenceront ensuite, avec l’élaboration du budget de 2026.
François Bayrou l’a clamé et re-clamé depuis son arrivée à Matignon, il faut trouver 40 milliards d’économies. La question c’est où et comment.
La gauche lui demande d’augmenter la fiscalité sur les plus hauts revenus et conteste la piste d’une « année blanche », soit un gel des dépenses publiques au niveau de 2025. Les lepénistes l’exhortent à réduire ce qu’ils appellent la « mauvaise dépense », en matière de fraude sociale et d’immigration. Une chose est sûre, faute de concessions aux uns et aux autres, on ne peut pas exclure un vote qui réunirait la gauche et le Rassemblement National. Comme ça s’est produit l’an dernier contre Michel Barnier.
Dans cette perspective chacun y va de son scénario dans les couloirs de Matignon, certains affirment que Bayrou démissionnera à l’automne avant d’être censuré, pour sortir par le haut. D’autres qu’il ira jusqu’au martyre, à l’exemple du Christ… Il n’est pas en vain catholique pratiquant.
Maintenant, Marine Le Pen prendra-t-elle le risque d’offrir à Emmanuel Macron la possibilité de dissoudre une nouvelle fois l’Assemblée Nationale ? Il va bientôt en récupérer le droit. Dans ce cas, compte tenu de ses ennuis judiciaires, elle ne pourrait pas se représenter dans sa circonscription et perdrait donc son poste de député. Ce serait ouvrir un boulevard à son second Jordan Bardella pour la présidentielle, il n’est pas sûr qu’elle s’y soit résignée.
« Si ce gouvernement venait à tomber, il faudra en revenir au peuple » a déclaré au Figaro Michel Barnier, qui sait de quoi il parle… Peut-être, mais faut-il encore qu’il tombe.


















