Partager:
Vous avez entendu l’histoire du 49.3… Comment le gouvernement Barnier a vécu, comment il est mort. Ça vous a plu, hein ! Vous en demandez encore ? Écoutez la saga du 49.1…
On a beaucoup évoqué ces dernières années l’article 49.3 de la constitution française qui permet l’adoption sans vote, d’un texte gouvernemental à moins qu’il ne soit censuré. L’opposition, notamment les Insoumis de Jean Luc Mélenchon, avaient déjà promis de déposer une motion de censure contre le budget le 23 septembre.
Hier, on attendait donc que le Premier ministre annonce, lors de sa conférence de presse, d’ultimes négociations sur son projet de budget pour éviter la censure. Il a commencé par un long discours catastrophiste : « Avec un niveau d’endettement de plus de 330 milliards d’euros, la France court à l’accident si elle ne prend pas des mesures courageuses. »
Et puis tout d’un coup, surprise : il annonce qu’il va demander une séance extraordinaire du parlement le 8 septembre pour faire jouer l’article 49.1. Cet article permet au Premier ministre de solliciter la confiance du parlement par un vote. S’il obtient une majorité ce n’est qu’une formalité. S’il n’en a pas, c’est la démission automatique.
Le risque est énorme
Par ce coup de théâtre, autorisé par Emmanuel Macron lors de leur rencontre jeudi dernier, le Premier ministre entend redevenir maître du calendrier. Ce n’est pas : on négocie puis on vote, c’est on vote d’abord, et on discute ensuite. L’idée, c’est que l’Assemblée nationale fasse le même constat que lui sur la dette… et que sur cette base, il amende son projet d’austérité budgétaire, le gel des dépenses de l’État, le barème des impôts et des prestations sociales, ou encore la très impopulaire suppression de deux jours fériés.
Mais dés lundi soir La France insoumise, le Rassemblement national et d’autres partis ont annoncé qu’ils ne voteraient pas la confiance. François Bayrou comptait sur la neutralité des socialistes, peine perdue. Leur chef Olivier Faure a déjà déclaré qu’il était « inimaginable que les socialistes votent la confiance ». Bref le risque est énorme…
Il reste moins de quinze jours à Bayrou pour sauver la mise et trouver les alliés qui lui manquent. C’est très improbable, voire impossible.
Reconnaissons au moins que ça ne manque pas de panache, « mordiou ! », c’est un gascon comme Cyrano de Bergerac. On pensait qu’il chercherait à sauver son gouvernement à tout prix, en passant par un trou de souris… Il préfère sortir, par la grande porte !


















