Accueil Actu Monde France

Un vieux briscard de la politique ou une reconduction de dernière minute : qui pour occuper Matignon en France ?

Par RTL info avec Christophe Giltay
Alors qu’il doit nommer un Premier ministre d’ici ce vendredi soir, Emmanuel Macron convie tous les chefs de partis à 14h30, sauf LFI et RN. Le chef de l’État doit mettre fin à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer la crise politique.

Emmanuel Macron se livrait hier soir à un exercice qu’il apprécie : la commémoration solennelle. C’était l’entrée au Panthéon de Robert Badinter, l’homme qui a guillotiné la guillotine. Au cœur du quartier latin, dans un cadre fastueux, au son de la garde républicaine, le président de la République a été accueilli sur la place des grands hommes par son premier ministre Sébastien Lecornu.

Tout le monde a remarqué leur large sourire et la main amicale qu’il a posée sur son épaule. De quoi conforter l’idée que Sébastien Lecornu pourrait bien être reconduit à Matignon. Pourtant, il a dit le contraire à la télévision. « Ma mission est finie ». Oui, mais qu’entendait-il par là ? « Ma mission de négociateur ? Ma mission de Premier ministre ? Ma mission au service de l’État ? ». Il a aussi dit « Je suis un moine-soldat ». Et un moine-soldat, ça obéit sans discuter.

De ce fait, si le président lui demandait de rempiler, quoi qu’il ait dit, il rempilera. Bien sûr, d’autres noms circulent, comme celui de l’ancien ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo, 74 ans, comme Bayrou et Barnier. Un profil atypique, très créatif, mais incontrôlable : c’est un écran de fumée.

Une personnalité de gauche ? Peut-être pas le premier secrétaire du PS Olivier Faure, mais plutôt l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve ou le très expérimenté Jean-Yves Le Drian. Mais ce serait faire sortir la droite républicaine de la majorité. Un gouvernement technique avec à sa tête une personnalité issue de la société civile ? Président de la Banque de France, ancien chef d’un syndicat, administrateur d’une grande entreprise publique ? Contrairement à l’Italie, ce n’est pas dans la tradition française.

En effet, la technicité et la finesse exigées pour la présentation d’un budget, dès lundi, ne sont pas à la portée d’un néophyte. De plus, les équipes de Sébastien Lecornu ont déjà préparé un projet que le Parlement pourrait amender.

Enfin, et ça compte, il a fait un tabac à la télévision : 7 millions de téléspectateurs mercredi. L’opposition, surtout les Insoumis, hurlerait sur les bancs de l’Assemblée et Lecornu II serait immédiatement confronté à une motion de censure que le Rassemblement national voterait avec l’extrême gauche. Mais pour être adopté, une censure doit recueillir la majorité absolue des voix à l’Assemblée nationale : 289 sur 577. Or, les négociations menées par le Premier ministre l’ont démontré, les socialistes redoutent une dissolution suivie d’élections et il suffirait donc qu’ils s’abstiennent.

C’est ainsi que Lecornu, s’il était reconvoqué, pourrait passer au repêchage.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus