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Frappes israéliennes en Iran et ripostes de Téhéran : quelle est la situation ce samedi ?

Par RTL info avec AFP
L’Iran a tiré samedi de nouvelles salves de missiles contre Israël, tandis que l’armée israélienne a déclaré avoir ciblé des systèmes de défense aérienne iraniens lors d’une vague de frappes nocturne dans la région de Téhéran. Des frappes qui font craindre une escalade dans la région.

En deux mots :

  • L'armée israélienne a ciblé des systèmes de défense aérienne iraniens près de Téhéran.
  • L'Iran a riposté avec environ 150 missiles balistiques, causant des dégâts en Israël.
  • Israël a détruit des infrastructures nucléaires iraniennes, tuant des hauts responsables militaires.
  • Les négociations nucléaires entre Téhéran et Washington sont incertaines après ces attaques.

L’armée israélienne a déclaré samedi avoir ciblé des systèmes de défense aérienne iraniens lors d’une vague de frappes nocturne dans la région de Téhéran.

«Pendant la nuit, l’armée de l’air a frappé des dizaines de cibles, notamment des infrastructures de missiles sol-air, dans le cadre d’une opération visant à détruire les capacités de défense aérienne du régime dans la région de Téhéran», a déclaré l’armée dans un communiqué. «Pour la première fois depuis le début de la guerre, à plus de 1.500 km du territoire israélien, l’armée de l’air a frappé des installations de défense dans la région de Téhéran», a-t-elle dit.

Fin de matinée, elle a annoncé que ses avions de chasse étaient prêts à reprendre leurs frappes sur des cibles à Téhéran. «Les voies vers l’Iran ont été ouvertes», ont déclaré le chef d’état-major et le chef de l’armée de l’air dans un communiqué. L’armée «procède conformément à ses plans opérationnels, les chasseurs (de l’armée de l’air israélienne) sont prêts à recommencer à frapper des cibles à Téhéran», ajoute le communiqué.

Deux hauts gradés de l’armée iranienne tués

Dans la capitale iranienne, les médias locaux ont fait état samedi matin d’une explosion près de l’aéroport de Mehrabad, dans l’ouest de la capitale. Un journaliste a vu des flammes et des colonnes de fumée s’élever de la zone de l’aéroport, spécialisé dans les vols intérieurs et régionaux. Auparavant, de fortes explosions avaient été entendues ailleurs dans la capitale, alors que la défense anti-aérienne était activée, selon l’agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes.

Deux hauts gradés de l’armée iranienne ont été tués dans l’attaque menée par Israël contre l’Iran, a rapporté samedi la télévision d’État. Le général Gholamreza Mehrabi, adjoint au renseignement de l’état-major des forces armées, et le général Mehdi Rabbani, adjoint aux opérations, «sont tombés en martyrs», a annoncé la télévision d’État.

L’armée israélienne a indiqué en outre que ses frappes aériennes de la veille en Iran avaient entraîné la mort de neuf scientifiques et experts du nucléaire de haut niveau. «Neuf scientifiques et experts de haut niveau, qui faisaient progresser le programme d’armes nucléaires du régime iranien, ont été éliminés», a indiqué l’armée dans un communiqué, sans publier les identités des personnes tuées.

Au moins 3 morts cette nuit en Israël

L’Iran a lancé vendredi soir et samedi matin de nouvelles attaques, sous formes de tirs de missiles, sur Israël, en représailles aux frappes massives de l’aviation israélienne sur plus de 200 cibles en Iran vendredi.  Selon un porte-parole de l’armée israélienne, la plupart des missiles ont été interceptés, indique le Times of Israel. Certains ont toutefois touché le centre du pays, notamment dans la région de Tel Aviv.  Plusieurs maisons ont été endommagées et au moins trois personnes ont perdu la vie, parmi des dizaines d’autres blessées, relèvent les médias locaux.  

L’Iran a aussi annoncé, par la voix d’un média d’État, avoir abattu samedi des drones israéliens qui étaient en mission de reconnaissance au-dessus du nord-ouest du pays.  L’attaque lancée tôt vendredi par l’armée israélienne a tué les plus hauts gradés iraniens, le chef d’état-major de l’armée, le chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, et le commandant de sa force aérospatiale. Selon des rapports officiels iraniens, plusieurs dizaines de personnes sont par ailleurs décédées et des centaines d’autres sont blessées. La plupart des victimes étaient des civils, parmi lesquels des femmes et des enfants, a déclaré l’ambassadeur iranien auprès de l’Onu, Saeid Iravani.

Sur CNN, l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Yechiel Leiter, a précisé que l’Iran avait lancé « environ 150 » missiles balistiques en trois salves depuis vendredi. Les tirs ne devraient pas s’arrêter, a-t-il souligné, la République islamique possédant selon lui un arsenal de près de 2.000 missiles.

Vendredi soir, les pompiers avaient fait état de « plusieurs incidents majeurs » autour de Tel-Aviv. Des images prises dans le centre de la ville côtière ont montré des flammes et de la fumée s’élevant d’un immeuble d’habitation, à la base duquel une explosion a creusé une large ouverture.

Chen Gabizon, 29 ans, a déclaré avoir couru vers l’abri souterrain de l’immeuble visé après avoir entendu les sirènes. « Quelques minutes après, nous avons entendu une très forte explosion, tout tremblait : fumée, poussière, tout était éparpillé, a-t-il raconté. « C’étaient des moments vraiment effrayants. J’espère vraiment que tout le monde va bien. »

« Déclaration de guerre »

Vendredi matin, Israël, disant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, a lancé une attaque massive sur le territoire iranien, visant plus de 200 sites militaires et nucléaires et tuant les plus hauts gradés du pays.

L’attaque, qui a aussi visé des immeubles résidentiels, a fait 78 morts et plus de 320 blessés dont une « large majorité de civils », selon le représentant iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani. En Israël, les frappes ont fait « environ 40 blessés et une femme est décédée », a précisé l’ambassadeur Leiter.

L’attaque israélienne fait suite à des pressions grandissantes sur l’Iran, soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir se doter de l’arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.

Elle intervient aussi à deux jours d’un nouveau cycle de négociations indirectes, dont la tenue est désormais incertaine, prévu dimanche à Oman entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien.

Malgré les appels à la désescalade lancés par la communauté internationale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà averti qu’il y en aurait « plus à venir », tandis que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé une « déclaration de guerre ».

Fumée près de l’aéroport

À Téhéran, les médias locaux ont fait état samedi matin d’une explosion près de l’aéroport de Mehrabad, dans l’ouest de la capitale. Un journaliste sur place a vu des flammes et des colonnes de fumée s’élever de la zone de l’aéroport, spécialisé dans les vols intérieurs et régionaux.

Auparavant, de fortes explosions avaient été entendues ailleurs dans la capitale, alors que la défense anti-aérienne était activée, selon l’agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes.

« Assez de l’escalade, il est temps que ça cesse. La paix et la diplomatie doivent l’emporter », a plaidé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sur X.

Dans la soirée, une foule s’était rassemblée dans le centre de Téhéran en soutien aux ripostes du régime, aux cris de « Mort à Israël, mort à l’Amérique ! ».

« Nous continuerons à répondre de façon écrasante (à Israël) avec le soutien de notre peuple, de notre chef et de nos courageux soldats », a affirmé Khatira Abolfazli, une infirmière de 40 ans.

Dans le centre, les rues étaient désertes à l’exception de files d’attente devant les stations-service.

Arsenal de missiles

Dans un message vidéo adressé à la population iranienne, Benjamin Netanyahu a averti qu’elle devait s’attendre à davantage de frappes, les appelant à se révolter contre le «régime maléfique et oppressif» qui les gouverne.

«Nous avons éliminé les principaux commandants militaires, des scientifiques nucléaires de haut niveau, l’installation d’enrichissement (d’uranium) la plus importante du régime islamique et une grande partie de son arsenal de missiles balistiques», a précisé le Premier ministre israélien,

L’armée israélienne a annoncé avoir «démantelé» une usine d’uranium à Ispahan (centre). Les dégâts sur ces installations comme sur le site de Fordo, au sud de Téhéran, sont mineurs, selon l’organisation iranienne du nucléaire.

Israël a aussi annoncé avoir frappé deux bases militaires dans l’ouest de l’Iran, affirmant que celle de Tabriz (nord-ouest) avait aussi été «démantelée».

Le centre pilote d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre) a été visé «plusieurs fois», selon la télévision d’Etat iranienne, qui a montré une épaisse fumée au-dessus de ses installations.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré que la partie en surface avait été «détruite», citant des informations iraniennes, mais «aucune augmentation des niveaux de radiation» n’avait été observée.

«Encore plus brutales»

Tôt vendredi, le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, ainsi que d’autres responsables dont le commandant de la force aérospatiale des Gardiens, Ali Hajizadeh, ont été tués dans une frappe sur leur quartier général.

Le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, et six scientifiques du programme nucléaire iranien ont également péri dans des frappes.

Le président américain Donald Trump, qui s’est entretenu vendredi avec Benjamin Netanyahu, a exhorté l’Iran à «conclure un accord» sur le nucléaire et prévenu que les «prochaines attaques» seraient «encore plus brutales».

Téhéran avait menacé mercredi de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations en cours, visant à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des lourdes sanctions frappant l’Iran.

La dernière attaque israélienne contre l’Iran annoncée publiquement remonte à octobre 2024, quand Israël avait dit avoir mené des raids aériens sur des cibles militaires en représailles au tir de quelque 200 missiles iraniens vers son territoire.

Signe de l’extrême fébrilité dans la région, de nombreuses compagnies aériennes ont supprimé ou dérouté des dizaines de vols, tandis que les cours du pétrole ont flambé.

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