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Des criminels expulsés des États-Unis pour être emprisonnés au Salvador: "On retrouve toutes les violations possibles et imaginables des droits humains"

Le Salvador accepte d’incarcérer, contre rémunération, des criminels expulsés par les États-Unis. Dix membres présumés de gangs viennent d’arriver au Cecot, une prison de haute sécurité régulièrement dénoncée par les ONG pour ses conditions de détention.

Dès leur arrivée au Salvador, les personnes expulsées des États-Unis doivent se raser la tête et adopter la tenue du Centre de confinement du terrorisme (Cecot). Un short et un tee-shirt blanc. La prison gigantesque a été inaugurée en janvier 2023. Elle peut accueillir 40 000 prisonniers dans des conditions extrêmement strictes : 100 prisonniers dans une cellule, des lits superposés sans matelas, deux toilettes et deux lavabos. Les détenus y sont enfermés 23 heures sur 24 et la lumière reste allumée en permanence.

"Privation de nourriture, privation de soins médicaux, de contacts familiaux, torture, aveux forcés, fosse commune. On retrouve toutes les violations possibles et imaginables des droits humains dans ces prisons et dans le pays en général", constate Philippe Hensmans, ancien directeur d’Amnesty International Belgique et observateur des droits humains.

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Le président salvadorien a créé cette prison ultra sécurisée pour lutter contre les gangs et le trafic de drogue dans son pays. Nayib Bukele propose désormais d'accueillir des détenus étrangers contre rémunération. Une proposition acceptée par les États-Unis, mais aussi le Costa Rica.

"Nous observons de bonnes pratiques et les résultats sont là. Aujourd'hui le Salvador est l'un des pays les plus sûrs au monde et le Costa Rica souhaite retrouver ce qu'il a toujours caractérisé, être un pays pacifique et sûr", déclare Gérald Campos, ministre de la Justice du Costa Rica.

Plusieurs détenus pas encore jugés

Les détenus peuvent en effet avoir commis des crimes violents et avoir fait partie de gangs au Venezuela ou au Salvador. Mais plusieurs se retrouvent là sans avoir été jugés ou condamnés. Les personnes renvoyées par les États-Unis n'ont plus de contact avec leurs familles.

"Il y avait un grand nombre de personnes qui ont été renvoyées qui n'avaient commis aucun délit, qui n'étaient pas suspectes d'avoir commis des délits, mais qui simplement ont été arrêtées parce qu'elles portaient un tatouage", raconte Philippe Hensmans.

Le président salvadorien, lui, se félicite d'avoir divisé par 40 le nombre de meurtres dans son pays en deux ans.

 

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