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François Bayrou accusé d’avoir menti sur les agressions sexuelles dans un lycée: il dénonce des "polémiques artificielles"

Le Premier ministre François Bayrou est au cœur d’une vive polémique après des accusations de mensonge concernant des agressions sexuelles présumées dans un établissement catholique du Béarn. Face aux critiques, il assure n’avoir "jamais été informé" et annonce une plainte en diffamation.

Depuis un an, le parquet de Pau enquête sur plus d’une centaine de plaintes visant des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis entre les années 1970 et 1990 au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques. L’affaire a pris une nouvelle ampleur après une enquête de Mediapart, qui affirme que François Bayrou, député de la circonscription pendant 20 ans, aurait été informé de ces faits sans réagir.

Le Premier ministre, dont plusieurs enfants ont été scolarisés dans cet établissement et dont l’épouse y a enseigné le catéchisme, a assuré mardi à l’Assemblée nationale qu’il n’avait "jamais été informé" de ces agressions. "Jamais", a-t-il insisté face au député La France insoumise (LFI) Paul Vannier, qui l’accuse de "mensonge" et réclame sa démission.

François Bayrou sous pression

Mercredi, en réponse au député écologiste Arnaud Bonnet, François Bayrou a dénoncé des "polémiques artificielles" et maintenu sa ligne de défense. "Jamais je n'ai été, à cette époque, averti en quoi que ce soit (...) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements", a-t-il affirmé devant l’Assemblée nationale.

Mais les révélations s’accumulent. Selon Le Monde et La République des Pyrénées, François Bayrou aurait pourtant rencontré en 1998 le juge chargé d’instruire une affaire de viol à Bétharram. L’ancien magistrat affirme que l’affaire avait bien été évoquée, et dit "ne pas comprendre pourquoi François Bayrou le dément aujourd’hui".

Face aux accusations, François Bayrou a annoncé une plainte en diffamation, sans préciser qui elle visait. Il rejette en bloc toute implication, affirmant qu’il aurait agi s’il avait eu connaissance de ces crimes. "Dès que quelqu’un occupe des responsabilités, on s’ingénie à inventer de toutes pièces des scandales", a-t-il lancé devant les députés.

Pourtant, Mediapart a publié une lettre envoyée en mars 2024 à la mairie de Pau par un ancien élève, reconnu comme victime par la Commission reconnaissance et réparation (CRR), qui dénonçait des attouchements subis dans l’établissement. Ce courrier, selon le média d’investigation, est resté sans réponse.

L’opposition exige sa démission: "Il menti au sujet d'une affaire très grave"

À gauche, les critiques se multiplient. Paul Vannier (LFI) accuse le Premier ministre d’avoir "menti au sujet d'une très grave affaire pédo-criminelle" et compare son attitude à celle de Jérôme Cahuzac, ancien ministre condamné pour fraude fiscale après avoir nié devant l’Assemblée nationale.

"Comment imaginer qu’il conserve ses fonctions après pareil parjure devant la représentation nationale ?", a réagi le député insoumis sur X (ex-Twitter).

L’opposition écologiste et insoumise réclame désormais sa démission, plaçant le président de la République face à ses responsabilités. Pour l’instant, l’Élysée reste silencieux sur l’affaire.

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