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Le 13 juin dernier, Israël a lancé une opération militaire visant, officiellement, à neutraliser le programme nucléaire iranien, affirmant vouloir empêcher la République islamique de se doter de l’arme atomique. De son côté, Téhéran nie vouloir fabriquer une bombe nucléaire, mais les soupçons persistent. Où en est le pays dans son programme nucléaire ?
L’enrichissement de l’uranium, clé de l’arme nucléaire
Pour répondre à cette question, il faut d’abord rappeler comment se fabrique une bombe nucléaire. Tout commence avec l’uranium, un minerai naturel composé essentiellement d’isotopes : principalement de l’uranium 238 (plus de 99%) et, en très faible proportion, d’uranium 234 et 235.
Or, seul l’uranium 235 est capable de subir une fission nucléaire, nécessaire pour alimenter une centrale ou construire une bombe. Comme il représente seulement 0,7 % de l’uranium naturel, il doit être enrichi pour devenir utilisable militairement. Sans rentrer dans les détails techniques, cela se fait à l’aide de centrifugeuses.
En usage civil, pour les réacteurs nucléaires qui génèrent de l’énergie, l’uranium est enrichi à environ 5 %. Pour des usages médicaux, il peut atteindre 20 %. Mais pour fabriquer une bombe, il faut le pousser jusqu’à 90 %.
L’Iran maîtrise la technologie, mais nie toute intention militaire
Aujourd’hui, l’Iran possède environ 5 tonnes d’uranium enrichi à différents niveaux, dont au moins 400 kilos enrichis à 60 %. Autrement dit, le pays détient les capacités techniques pour produire une bombe nucléaire, même s’il ne l’a pas encore fait. Téhéran affirme que son programme reste à visée civile, notamment médicale, mais cette explication est jugée peu crédible par de nombreux experts.
Un programme illégal au regard du droit international
La fabrication d’une arme nucléaire est interdite par le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) rédigé par l’ONU, signé en 1968 en pleine guerre froide. Ce texte autorise uniquement cinq États — les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France — à conserver leur arsenal nucléaire. Tous les autres signataires, dont l’Iran, s’engagent à ne pas chercher à se doter de la bombe.
Avant la révolution islamique de 1979, l’Iran était un allié de l’Occident et signataire du traité. Mais depuis les années 1980, les tentatives iraniennes pour acquérir l’arme nucléaire se sont multipliées, en violation du TNP. Le pays a déjà été sanctionné à plusieurs reprises à ce titre.
L’accord nucléaire au point mort
Ces dernières semaines, des discussions étaient encore en cours entre Washington et Téhéran. Les États-Unis envisageaient de lever certaines sanctions si l’Iran acceptait de démanteler son programme nucléaire.
Mais l’attaque israélienne a mis fin à ces négociations. Une offensive orchestrée suite au dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui est chargée de vérifier le respect du TNP, qui stipulait que l’Iran était en violation de ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire, s’est justifié Israël. Le dialogue est aujourd’hui suspendu, alors que la guerre intensifie les tensions dans la région.


















