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La Belgique reconnaît l’État palestinien : est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?

Par RTL info avec Christophe Giltay
Cette nuit, devant l’ONU, Bart De Wever a annoncé que la Belgique avait rejoint la liste des pays qui reconnaissaient l’État de Palestine. « Cela ne doit pas être une récompense pour le Hamas » a-t-il ajouté. Est-ce une bonne idée ?

Le temps est venu… le temps est venu… le temps est ven… Si l’histoire retient le discours d’Emmanuel Macron, ce sera à travers cette anaphore, une courte phrase répétée à plusieurs reprises dans son discours et qui en fut sa conclusion. Le temps est venu… et certains diront : mieux vaut tard que jamais car si 10 pays occidentaux dont la Belgique vont reconnaître l’État palestinien lors de cette assemblée générale de l’ONU, ils arrivent comme les carabiniers d’Offenbach… Près de 80 % des pays de l’ONU, reconnaissent déjà l’État de Palestine.

C’est le cas de la Russie, des pays arabes, de quasiment toutes les nations d’Afrique et d’Amérique latine, et de la grande majorité des pays asiatiques, dont l’Inde et la Chine. Alors pourquoi avoir tant attendu ? Pour deux raisons, le soutien à Israël et la position des États-Unis. D’ailleurs deux pays européens majeurs, l’Allemagne et l’Italie, sont toujours opposés à la reconnaissance. On peut y voir une actualité politique, mais surtout le poids de l’histoire… L’ombre de la Shoah plane toujours sur les anciennes puissances de l’axe, qui moralement ne peuvent pas s’opposer à Israël.

Maintenant comme l’a dit Emmanuel Macron hier soir, est ce que cette démarche va œuvrer « pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien ». Sur le terrain ça ne va pas changer grand-chose, l’armée Israélienne est en pleine offensive à Gaza et le Hamas n’a toujours pas libéré les derniers otages, dont on ne sait pas s’ils sont toujours vivants. Quant à la reconnaissance, contrairement à ce que dit Donald Trump, ce n’est pas une récompense accordée au Hamas, car elle concerne l’autorité palestinienne basée en Cisjordanie…

Cette reconnaissance ne va rien changer au statut de la Palestine

Le président palestinien Mahmoud Abbas s’est engagé à respecter les conditions posées par les Européens, et notamment l’organisation d’élections qui n’ont pas eu lieu depuis 2006. Mais le vieux leader, 89 ans, n’est que le Raïs, le chef en arabe, d’un territoire morcelé parsemé de garnisons et de colonies israéliennes, sans aucune autorité sur Gaza. Il peut promettre la libération des otages et l’éradication du Hamas, il n’en a pas les moyens. De surcroît la reconnaissance par la Belgique, la France, le Royaume-Uni, Monaco et la principauté d’Andorre ne va rien changer au statut de la Palestine.

Elle restera officiellement un territoire occupé. Pour devenir un État reconnu par l’ensemble de l’ONU, il faudrait un vote de l’assemblée générale et une décision du conseil de sécurité, où les États-Unis peuvent user de leur droit de véto. En résumé le geste des Européens est un pas, mais la paix est loin d’être… advenue.

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