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Les étudiants belges en échange à Harvard sont-ils concernés par les menaces de l'administration Trump?

L'administration Trump a récemment imposé un ultimatum à l'université Harvard, menaçant de lui retirer le droit d'accueillir des étudiants étrangers, une décision qui suscite une grande incertitude pour plusieurs étudiants belges en séjour à Harvard. Face à cette mesure sans précédent, les universités concernées, telles que l'UNamur et l'ULiège, suivent de près l’évolution de la situation.

Les conséquences de l'ultimatum de l'administration Trump sur les étudiants étrangers à Harvard restent floues. Deux étudiantes de l'UNamur et plusieurs doctorants de l'ULiège se trouvent actuellement à l'université de Harvard. Mais le communiqué officiel ne mentionne pour l'instant que les étudiants inscrits, et non ceux en échange, précise l'UNamur.

Les universités concernées assurent suivre la situation de près. "Nous ne savons pas encore précisément quels étudiants seront concernés par cette décision, a indiqué Didier Moreau, responsable presse de l'ULiège. Nous attendons des éclaircissements de la part de Harvard, qui envisage apparemment d'introduire un recours".

L'UNamur va de son côté prendre contact avec ses deux étudiantes pour les accompagner. L'ULB, l'ULiège et l'UCLouvain précisent ne pas avoir de partenariat spécifique de mobilité étudiante avec Harvard. "Une telle mesure, si elle devait réellement entrer en vigueur, n'aurait sans doute pas d'impact immédiat, mais pourrait affecter les collaborations scientifiques à moyen terme", estime Marius Gilbert, vice-recteur de l'ULB à la recherche et à la valorisation. À la KU Leuven, cinq étudiants suivent actuellement un cursus à Harvard, a confirmé l'université vendredi.  

Des milliers d'étudiants internationaux 

Jeudi, la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé le retrait de la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor Information System) de l'université de Harvard. Cette décision interdit à l'institution d'inscrire de nouveaux étudiants internationaux pour l'année académique 2025-2026.  

Kristi Noem a toutefois précisé que l'université pourrait à nouveau inscrire des étudiants étrangers si elle fournit une vaste série de documents relatifs aux étudiants étrangers, notamment tous les enregistrements audio et vidéo les impliquant dans des manifestations ou des activités jugées dangereuses sur le campus.  

Harvard accueille actuellement quelque 6.700 étudiants internationaux, soit plus d'un quart de son corps étudiant. L’administration Trump a souhaité que soit retiré à l'université d'Harvard le droit d’accueillir des étudiants étrangers, accusée de laxisme face à l’antisémitisme et de connivence idéologique avec des courants jugés "antiaméricains".

Harvard réagit

De son coté, Harvard a déposé ce vendredi une plainte contre le gouvernement américain. Selon l'université, cette mesure viole le premier amendement de la Constitution américaine. "Nous condamnons cette action illégale et injustifiée", a déclaré Alan Garber, recteur de Harvard. "Elle met en péril l'avenir de milliers d'étudiants et de chercheurs à Harvard et sert d'avertissement à d'innombrables autres étudiants de collèges et d'universités à travers le pays qui sont venus aux États-Unis pour poursuivre leurs études et réaliser leurs rêves".    

"Ceci est le dernier acte de représailles mené par le gouvernement contre Harvard et son droit au Premier amendement (qui protège la liberté d'expression, NDLR) pour rejeter les demandes du gouvernement, qui cherche à prendre le contrôle de la direction d'Harvard, de ses programmes et de l'idéologie de l'université et des étudiants", peut-on lire dans la plainte déposée auprès du tribunal fédéral du Massachusetts. 

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