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L’ONU a pour mission d’empêcher les conflits dans le monde, mais avec les guerres qui s’enlisent, en Ukraine, au Proche-Orient, avec la menace de Donald Trump à son égard, l’ONU créée il y a 80 ans est-elle encore efficace ? « Tout ce qu’ils font c’est écrire des lettres bien formulées avec fermeté, mais il n’y a pas de suivi, ce ne sont que des mots dans le vide et les mots dans le vide ne résolvent pas les conflits », a encore critiqué Donald Trump cette semaine à sa tribune-même.
Créée en 1945 après la seconde guerre mondiale, l’ONU est chargée du maintien de la paix et de la sécurité internationale à travers le monde avec le déploiement de ses casques bleus, mais en réalité son pouvoir reste limité.
« L’ONU n’a jamais été capable d’empêcher des guerres ni des génocides »
« L’ONU n’a jamais été véritablement capable d’empêcher des guerres ni des génocides. Il faut rappeler que le génocide rwandais, par exemple, s’est passé littéralement sous les yeux de l’ONU et sous les yeux des casques bleus. Et donc je crains que parfois on ne surestime ce que l’ONU peut apporter, ce que l’ONU peut réaliser », explique François Gemenne, politologue et professeur à l’Institut des études politiques de Paris.
En 80 ans, l’organisation est passée de 51 pays à 193. L’ONU est devenue un forum de discussion. Les actions relèvent du Conseil de sécurité. Cinq pays fondateurs y siègent de manière permanente. La France, la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie et les États-Unis. Chacun dispose d’un veto et peut bloquer une décision. C’est ce que font les Américains en empêchant toute résolution visant à un cessez-le-feu à Gaza. La Russie bloque elle aussi toute décision relative au retrait des troupes en Ukraine.
La question se pose donc : peut-on remplacer un membre permanent du Conseil par un autre, comme le réclament certains pays ?
« Ça va être très difficile d’obtenir l’accord de tout le monde »
François Gemenne rappelle que « c‘est un sujet dont nous discutons maintenant depuis 30 ou 40 ans. On ne peut remplacer certains pays qu’à la condition que tous soient d’accord. Et effectivement, dans la géopolitique fragmentée du moment, ça va être très difficile d’obtenir l’accord de tout le monde sur une réforme institutionnelle de ce type », estime-t-il.
Critiquée pour son inefficacité, l’ONU demeure la scène incontournable où se joue la diplomatie mondiale. Preuve en est, après l’affaire de l’escalator et les menaces d’un désengagement, Donald Trump a apporté son total soutien au secrétaire général des Nations Unies.


















