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À peine investi pour un second mandat, Donald Trump multiplie les mesures controversées, notamment sur l’immigration et les questions de genre. Des positions qui le rapprochent, selon les experts européens, des leaders de l’extrême droite.
Quelques heures après le début de son second mandat, Donald Trump a pris des décisions marquantes. L’ancien président a déclaré l’état d’urgence à la frontière mexicaine, prévoyant le déploiement de l’armée pour contrer les passages illégaux. Il va plus loin en remettant en cause le droit du sol, un pilier du système juridique américain.
Pour Serge Jaumain, historien à l’Université libre de Bruxelles, ces mesures s’inscrivent dans une idéologie de droite radicale. "C'est assez proche de ce que disent des leaders comme Meloni, Orbán... Ils associent l’immigration à un problème pour nos sociétés et prônent un repli sur soi", analyse-t-il.
Une vision conservatrice des questions de genre
Donald Trump s’est également positionné sur les questions sociétales, avec une annonce qui fait débat : le gouvernement fédéral ne reconnaîtra désormais que deux genres, masculin et féminin, définis à la naissance. Une décision critiquée par Jérôme Jamin, professeur de sciences politiques à l’Université de Liège.
"Cela signifie que tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur genre de naissance seront marginalisés. Ils seront privés de la possibilité de revendiquer des droits spécifiques, que ce soit à l’école ou ailleurs. Trump rejoint ici des positions proches de l’extrême droite européenne", explique-t-il.
Protectionnisme et populisme économique
Outre les enjeux sociaux, Donald Trump continue de défendre une politique économique protectionniste. Parmi ses propositions, l’instauration de droits de douane sur les produits étrangers, accusés de concurrencer les entreprises américaines.
Serge Jaumain y voit un discours populiste : "L’idée est de désigner un ennemi extérieur, en l’occurrence les produits étrangers, pour expliquer aux Américains les difficultés de leur économie".
Une droite radicale dans un système bipartite
Si certains qualifient les positions de Donald Trump d’extrême droite, son statut au sein du Parti républicain nuance l’analyse. "Aux États-Unis, il n’y a que deux grands partis, et les extrémismes s’expriment à l’intérieur de ces partis, contrairement à l’Europe où ils se manifestent souvent en dehors", souligne Jérôme Jamin.