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Les États-Unis sont entrés mercredi en situation de « shutdown », avec l’expiration officielle à minuit (06H00 HB) du budget du gouvernement, signifiant la mise à l’arrêt d’une partie de l’administration fédérale. Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires vont être mises au chômage technique et de fortes perturbations sont attendues pour les usagers des services publics. Une situation très impopulaire aux États-Unis, inédite depuis sept ans, et pour laquelle chaque parti se rejette déjà la responsabilité.
Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires vont être mis au chômage technique et de fortes perturbations sont attendues pour les usagers des services publics dans l’attente d’une résolution à l’impasse actuelle au Congrès entre les républicains de Donald Trump et l’opposition démocrate.
Quelles conséquences ?
Concrètement, que signifie ce shutdown ? Certaines personnes vont devoir travailler gratuitement. Les fonctionnaires considérés comme « essentiels » doivent par exemple continuer à venir travailler mais sans être payés. Cela concerne notamment les militaires en service actif, les forces de sécurité, le contrôle aux frontières ou encore les contrôleurs aériens. Mais aussi l’entretien des réseaux électriques ou les soins médicaux hospitaliers.
Pour les agents « non essentiels », la paralysie entraîne du chômage partiel, sans rémunération, jusqu’à ce qu’un budget soit voté.
Concrètement, cela entraîne la fermeture totale ou partielle de certains parcs nationaux et des musées, plus de temps pour passer la sécurité dans les aéroports, une réduction des contrôles sur l’alimentation ou l’environnement ainsi que des perturbations pour certains programmes d’aide alimentaire, dont le programme WIC d’aide alimentaire destiné aux femmes et aux enfants de foyers à faibles revenus.
Quelque 750.000 fonctionnaires devraient se retrouver en chômage partiel, selon une estimation du bureau budgétaire du Congrès (CBO) publiée mardi.
Les dépenses liées aux retraites ou aux programmes de santé à destination des personnes âgées et à bas revenus (Medicare et Medicaid) devraient être maintenues mais les demandes d’inscriptions repoussées, a précisé le Comité pour un budget fédéral responsable (CFRB), une organisation bipartisane.
Il estime que 10.000 demandes quotidiennes avaient été repoussées durant le précédent « shutdown », en 2018.
L’économie touchée
Autre conséquence : la publication de statistiques économiques pourrait être retardée, augmentant l’incertitude sur les marchés.
« Les trois quarts des dépenses sont maintenues. Les Américains ne vont pas être confrontés à un arrêt total des services publics », a assuré le PDG de l’ONG Partnership for Public Service, Max Stier, lors d’une conférence de presse téléphonique.
Cependant, a-t-il ajouté, « les dommages provoqués sont souvent plus insidieux », en stoppant notamment « des investissements nécessaires pour notre gouvernement sur le long terme ».
Effets d’autant plus marqués si la présidence met ses menaces à exécution : en cas de « shutdown », la réduction des effectifs de fonctionnaires, mis au chômage technique, pourrait devenir permanente, a récemment menacé le directeur du budget de la Maison Blanche, Russell Vought.
Le coût pour l’économie américaine pourrait en revanche être sévère : selon la compagnie d’assurances NationWide, chaque semaine de paralysie pourrait réduire la croissance de 0,2 point de pourcentage.
Pour combien de temps ?
La paralysie peut durer aussi longtemps que le bras de fer continue si aucun camp ne décide de faire un pas vers l’autre. D’autant qu’il s’agit généralement d’une situation très impopulaire, qui pousse républicains comme démocrates à se renvoyer la responsabilité du blocage.



















