Partager:
Depuis janvier 2021, l'AFP a suivi quinze sportifs et para-sportifs français et étrangers pour un carnet de bord de leur parcours jusqu'aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris. A l'approche des évènements, leurs récits sont regroupés par thématique, témoins du chemin sinueux qui les a menés, ou pas, à Paris-2024.
Dans ce sixième épisode, quatre sportifs évoquent le Covid-19 et la pandémie, qui avaient notamment repoussé les Jeux de Tokyo de 2020 à 2021.
. Oliver Zeidler (27 ans, allemand, aviron), qualifié en skiff
"Ma carrière, étant donné qu'elle a connu une progression assez linéaire et régulière vers le haut, allait forcément connaître, à un moment ou à un autre, un contre-temps. Le premier est venu en 2020, quand les Jeux olympiques ont d'abord été reportés d'une année à cause de la pandémie de Covid-19. J'ai alors un peu perdu cette légèreté, cette facilité dans le sport. Toute cette incertitude, de savoir si les Jeux auraient tout de même lieu, ça ne m'a pas permis d'accumuler de la confiance en amont. J'ai gagné les régates avant les Jeux, je suis allé à Tokyo en tant que favori pour la médaille d'or. Mais, en demi-finales, j'ai fait, et de très loin, la plus mauvaise course de mon année."
. Marie Wattel (26 ans, natation), pas encore sélectionnée
"Avec le Covid et le report des JO de Tokyo, on a pensé aux Jeux pendant cinq ans (de 2016 à 2021, ndlr). Là, il n'y a eu que trois ans et je n'ai pas pu couper comme j'en avais envie parce que c'est trop court. Je parle avec beaucoup de nageurs internationaux et on fait tous le même constat: on est fatigués mentalement et physiquement et on paie le prix de tout ça."
. Mathilde Lamolle (27 ans, tir), pas encore sélectionnée
En 2021 avant les Jeux de Tokyo, "les conditions étaient spéciales. Avec le Covid et tous ces tests PCR, deux mois avant de partir, j'ai commencé à +psychoter+ et à me dire que je n'avais pas le droit de tomber malade. En plus, on avait l'impression que tout pouvait être annulé au dernier moment. Ca a été comme ça jusqu'au premier soir, dans mon lit au village. Malgré les conditions particulières, c'était quand même génial d'y être. Ca reste les JO et j'y étais."
"Ce qui est dommage c'est qu'il n'y avait pas de lieu où on pouvait se retrouver ne serait-ce qu'entre Français. Au tir on n'était pas nombreux, donc on était souvent ensemble. Il y a eu très peu d'échanges avec les autres sportifs."
"On n'était arrivés que cinq jours avant les épreuves et il y avait très peu de créneaux d'entraînement. On avait droit à 20 ou 30 minutes. Avec une heure de route aller, une heure retour... Comparé à l'entraînement classique qui dure au moins trois heures, deux créneaux d'une demi-heure précision et vitesse, ça fait juste. On a dû s'adapter."
. Sasha Zhoya (21 ans, athlétisme), pas encore sélectionné
"En octobre 2020 j'ai attrapé le Covid, deux semaines avant de partir de France pour revenir en Australie. Je me suis bien fait attaquer, ce n'était pas super. J'avais de la fièvre, mal à la tête les premiers jours puis mal partout au corps, je ne pouvais pas bouger. J'avais très mal au dos où je me suis blessé en 2017, une fracture de fatigue. Je ne pouvais pas trop dormir, n'importe quelle position était inconfortable. Ça a duré cinq jours et après c'est passé. J'étais choqué parce que tout le monde disait que quand tu es jeune et en forme, le Covid était juste un petit rhume. C'était bien plus, j'ai eu un peu peur."