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Le gouvernement vénézuélien a engagé une opération militaire visant à expulser plus de 10.000 mineurs illégaux d'Amazonie, a déclaré mardi le président Nicolas Maduro, qui a admis que cette activité a "détruit" des écosystèmes vitaux dans le pays.
"Nous sommes en train d'expulser plus de 10.000 mineurs illégaux par la présence physique sur le territoire de nos Forces armées nationales bolivariennes (FANB)", a déclaré le président lors d'une cérémonie de promotion d'officiers à Caracas.
L'avancée de l'exploitation minière illégale "détruit l'Amazonie d'Amérique du Sud (...) et du Venezuela", a dénoncé Nicolas Maduro, en évoquant les déploiements militaires visant à "libérer" l'Amazonie et "les parcs nationaux du Venezuela".
Au cours du week-end, "1.281 personnes" ont été expulsées de façon "volontaire", a déclaré lundi le général en chef Domingo Hernández Lárez, responsable des opérations.
La FANB mène l'opération "Autana 2023" à Yapacana, le plus grand parc national du pays avec 320.000 hectares, où un "canal humanitaire" a été activé pour évacuer les mineurs et leurs familles.
Dans cette zone, située au sud du Venezuela, se trouvent des mineurs locaux et d'autres venus de Colombie, du Brésil et d'Equateur, dont certains ont été arrêtés dans le cadre de différentes procédures.
Des images diffusées par les autorités militaires montrent les dégâts, parfois irréversibles, subis par les zones forestières et les rivières, pratiquement rasées par l'exploitation minière illégale.
Les habitants de l'Amazonie interrogés il y a quelques semaines par l'AFP ont dénoncé l'avancée de l'exploitation minière illégale sur leurs territoires, ainsi que la présence croissante des populations indigènes dans les mines, qui marque un changement dramatique dans leurs habitudes ancestrales.
Des maladies telles que le cancer se développent également en raison de l'ingestion de poissons se trouvant dans des rivières contaminées par le mercure utilisé pour l'extraction de l'or, ont-ils indiqué.
L'ONG SOS Orinoco a dénoncé que 2.227 hectares dans le Yapacana (l'équivalent environ de 3.200 terrains de football) avaient été dévastés par l'exploitation minière illégale en 2020, selon un rapport accompagné de photos satellites.