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Entouré de religieux et de dignitaires, Vladimir Poutine pensait sans doute vivre un moment de mise en scène bien rôdée lors de sa visite sur la Place Rouge. Mais Kira Pimenova, 11 ans, a brisé ce scénario en s’adressant directement à lui : « Mon oncle est actuellement au front. Il était à l’hôpital, mais ils ne le soignent pas du tout. » Elle a insisté pour qu’il soit évacué « immédiatement vers un bon hôpital en Russie », prononçant distinctement son nom : Anton Fisyura, 46 ans, blessé au bras en Ukraine et, selon elle, renvoyé sur le front sans soins appropriés.
Vladimir Poutine, pris de court, a répondu timidement : « Nous allons le retrouver, d’accord ? », avant de déposer un rapide baiser sur le front de l’enfant.
Dans un pays où toute opposition publique est généralement étouffée, cette scène a été perçue comme un instant de vérité inattendu. Certains observateurs y voient une véritable humiliation pour le président russe, rarement confronté de façon aussi directe à la réalité du terrain.
La situation dénoncée par Kira n’est pas isolée. Selon des enquêtes indépendantes, des unités entières sont traitées comme de la « chair à canon », envoyées dans des assauts coûteux en vies humaines pour gagner quelques mètres de terrain.
Le cas d’Anton Fisyura n’est qu’un volet du drame que vit la famille de Kira. Son père, Vladimir Pimenov, est mort l’an dernier dans la région de Donetsk.
