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Les forces navales israéliennes ont intercepté mercredi « plusieurs navires » de la flottille qui s’approchait de la bande de Gaza, notamment celui où se trouvait l’activiste suédoise Greta Thunberg, après qu’Israël a sommé les dizaines de bateaux de changer de cap.
Deux Belges au moins ont été arrêtés : Latifa Gharbaoui, à bord du navire Spectre. Cette jeune Bruxelloise fait partie d’un mouvement d’activistes pro palestiniens. Au total, sept Belges participent à cette flottille. Comme beaucoup d’autres, Latifa avait enregistré un message avant de monter à bord : « Mon nom est Latifa. Je viens de Belgique. Si vous regardez cette vidéo, c‘est que j’ai été kidnappée par les forces de l’ordre israéliennes », dit-elle.
Le militant belge des droits humains Alexis Deswaef, présent sur le Jeannot III, a lui aussi été arrêté. Refusant de signer les documents légaux, il a annoncé entamer une grève de la faim. Dans une vidéo, il affirme : « Si vous voyez cette vidéo, c’est que j’ai été illégalement arrêté par l’armée israélienne. (…) Libérez Gaza, libérez la Palestine. »
« Kidnappés par Israël »
Sur les images de vidéo surveillance, on voit des soldats israéliens monter sur les bateaux, les activistes à bord ont tous les bras levés au-dessus de la tête. Marie Mesmeur, députée française, elle, est à bord du Sirius. Elle a publié une vidéo cette nuit et raconte : « Nous avons deux bateaux militaires en approche donc il est fort probable que dans quelques instants, nous soyons arraisonnés, donc kidnappés par Israël. Et donc, c’est peut-être ma dernière vidéo à bord du Sirius. »
Israël avait déjà stoppé « plusieurs navires » de la flottille pour Gaza sans dommages, a confirmé mercredi soir le ministère des Affaires étrangères israélien. « Plusieurs navires de la flottille (…) ont déjà été arrêtés en toute sécurité et leurs passagers sont en cours de transfert vers un port israélien », écrit le ministère sur X. « Greta et ses amis sont sains et saufs », ajoute le message assorti d’une courte vidéo montrant l’activiste suédoise Greta Thunberg en train de récupérer des effets personnels dont un chapeau à tête de grenouille, alors qu’elle est entourée par des hommes armés.
« Outre les bateaux dont l’interception est confirmée, la retransmission en direct et les communications avec plusieurs autres bateaux ont été perdues », ont dénoncé de leur côté les organisateurs de la flottille Global Sumud.
La Global Sumud a dit travailler « sans relâche pour retrouver tous les participants et membres d’équipage ». Il s’agit « d’une attaque illégale contre des humanitaires non armés », a dit l’organisation, appelant « les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord ».
Lancée à partir de l’Espagne début septembre, la Global Sumud Flotilla (« sumud » signifie « résilience » en arabe), qui se présente comme une « mission pacifique et non violente d’aide humanitaire », compte environ 45 bateaux avec des centaines de militants propalestiniens originaires de plus de 40 pays.
La flottille faisait route en mer Méditerranée au large de l’Égypte et s’approchait des côtes de la bande de Gaza, où Israël mène une offensive dévastatrice en représailles à une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Bateaux « encerclés »
Les militants participant à cette opération ont raconté avoir été « encerclés par des navires de guerre israéliens » à son approche de la bande de Gaza, quand la flottille se trouvait au cœur « de la zone à haut risque » où la marine israélienne avait déjà intercepté deux voiliers d’aide humanitaire en juin et juillet derniers.
Le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela, la militante suédoise Greta Thunberg, la députée européenne franco-palestiniennne Rima Hassan et l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau participent à cette action destinée « à briser le blocus de Gaza » et fournir « une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide ».
Les organisateurs avaient affirmé qu’ils poursuivraient leur route vers Gaza, après avoir accusé Israël de « tactiques d’intimidation ».


















