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Il y a quatre causes principales qui expliquent la forte mortalité des abeilles dans notre pays.

Le Varroa destructor est le principal tueur de nos abeilles domestiques. Il s’agit d’un acarien, parasite et transmetteur de maladies. Il les menace depuis plus de 40 ans en leur transmettant des maladies. « Cet acarien se loge dans les alvéoles de la ruche d’une part, il se loge également sur l’abeille, il pique la carapace de l’abeille et donc, ce faisant, il induit des virus et des maladies et affaiblit la colonie », détaille Roland Jacobs, apiculteur depuis plus de 15 ans et vice-président de la SRABE, la Société Royale d’Apiculture de Bruxelles et ses Environs.
Il y a aussi, depuis 2017, le frelon asiatique. Un seul d’entre eux est capable de dévorer jusqu’à 70 abeilles par jour. « Il se met aussi en vol stationnaire devant les ruches. Il induit alors du stress et les abeilles ne rentrent plus et ne sortent plus. À ce titre-là, elles ne butinent plus et donc ne se mettent pas en condition optimale pour passer l’hiver », précise encore l’apiculteur.
L’activité humaine également en cause
Et puis, il y a l’aménagement de notre territoire ; la façon dont nous occupons l’espace. « Si on ne bétonne pas, aujourd’hui, ce qu’on fait surtout, c’est qu’on aménage des plantes, on installe des plantes », explique Nicolas Vereecken, ingénieur agronome et professeur d’agroécologie à l’ULB. Et cela a aussi des répercussions : « Si ces plantes peuvent être spontanées, de nos régions, elles peuvent aussi être des plantes exotiques, ce qui n’est pas terrible, voire être des plantes qui sont produites de façon très industrielle, donc chargées de pesticides, et ça, ce n’est pas terrible non plus » pour la survie des abeilles.
Enfin, le déclin des abeilles va de pair avec celui des fleurs, fragilisées par le dérèglement climatique. « Les plantes à fleurs sont très sensibles au climat. Il y a certaines plantes qui sont un peu moins sensibles, plus tolérantes, mais d’autres qui sont extrêmement sensibles au climat. Et ces plantes à fleurs, lorsqu’elles sont stressées à cause de changements climatiques, elles peuvent moins fleurir ou ne plus fleurir. Et donc, il est facile d’imaginer que certaines abeilles qui dépendent spécifiquement de ces plantes-là peuvent également en souffrir », détaille le professeur.
Les abeilles domestiques resteront à l’intérieur de leur ruche tout l’hiver jusqu’en février prochain et le retour des beaux jours. Combien résisteront à l’hiver cette année ? Les apiculteurs le découvriront au début du printemps.
Quant aux abeilles sauvages, il en existe plus de 400 espèces en Belgique. Les données scientifiques sont incomplètes à leur sujet, mais on estime qu’une espèce sur trois est en déclin, voire en danger d’extinction.


















