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Quelle est la situation actuelle aux abords de la station de métro Clémenceau, théâtre de plusieurs fusillades ? Malgré les efforts des autorités, le phénomène n’a pas été éradiqué. Les dealers sont toujours présents et les points de deal se sont parfois déplacés.
Elle est utilisée chaque jour par des milliers d’usagers, mais elle se trouve aussi au cœur d’une violente guerre de territoire : l’esplanade située derrière la station de métro Clémenceau est rendue inaccessible par des grillages. De plus, il n’y a plus de policiers affectés en poste fixe dans la zone.
Et alors que certains dealers sont encore présents à proximité de la station, que pensent les habitants de la sécurité sur place ? Mariana, une habitante, explique : "Il y a toujours des dealers, ils sont toujours là. Donc il n’y a pas grand-chose qui a changé jusqu’à présent".
Les points de deal se sont déplacés, parfois de seulement quelques centaines de mètres. Actuellement, voici les quatre zones de deal connues à Anderlecht : Clémenceau, Peterbos, Aumale et une partie de la gare du Midi.
Pour la police, le fait que les vendeurs doivent se déplacer constitue déjà un progrès. "C’est comme une firme. Si on déplace la firme, elle doit se restructurer et se réorganiser. Pour nous, c’est vraiment un moment où les organisations sont les plus faibles", précise Delphine Schelpe, directrice de la police de proximité de la zone Midi.
Les adolescents vivant dans les environs, témoins quotidiens du trafic, s’inquiètent pour les plus jeunes : "On s’inquiète pour eux, parce qu’ils sont influencés par les plus grands. Ça peut devenir une source d’argent facile pour eux, et ils peuvent s’impliquer là-dedans juste pour l’argent".
Une source proche du milieu criminel explique les raisons de cette guerre de territoire : "La plupart des trafiquants de Clémenceau que je connais sont en prison pour le moment. C’est la raison de cette guerre. Peterbos veut reprendre Clémenceau, et les quelques Mohicans qui restent résistent à l’envahisseur".
Le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps, poursuit son combat quotidien pour mettre fin à cette situation : "Il y a deux manières pour que l’ultra-violence s’arrête. Soit une des bandes l’emporte sur l’autre, et on dira que le calme est revenu, mais la bande victorieuse prendra encore plus d’ampleur, et la prochaine crise sera encore plus difficile. Ce qu’on espère, nous, les pouvoirs publics, la sécurité, la justice, c’est de l’emporter. On ne pourra pas éradiquer totalement le deal, je pense que c’est illusoire de le croire, mais en tout cas, on peut faire diminuer sensiblement la pression dans les quartiers".
Selon une source judiciaire très proche des enquêtes en cours, les zones de deal ne se sont pas déplacées en profondeur. Elle précise qu’il faudra des années de travail pour obtenir de véritables résultats.


















