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Mireille Hanchar occupe sa maison dans le quartier du Châtelain, à Bruxelles, depuis plus de 30 ans. Seulement, elle va devoir quitter les lieux : en effet, sa maison a été vendue contre son gré ! Elle va être obligée de quitter les lieux sous peu. Une action de soutien avait lieu ce matin devant le domicile de la dame.
La genèse de l'histoire débute en 2015. Mireille est placée sous "administration de biens" par une juge de paix sur la base d'un rapport d'une psychiatre, qui déclare ne jamais avoir rencontré la vieille dame, comme le rappellent nos confrères de Sudinfo. Seulement, les médecins consultés sont formels : Mireille n'est pas sénile.
Un voisin, qui semble être intéressé par la maison de Mireille, serait à l'origine de son cauchemar. "Il a sonné aux portes avec un questionnaire où il demandait si j’avais l’air normal", explique Mireille Hanchar. Quelque temps plus tard, des policiers ont frappé à sa porte et l’ont emmené à l’hôpital d’Erasme, à Bruxelles. "Il fallait une excuse pour m’écarter", confie la propriétaire.
Depuis le jugement, Mireille n'a plus accès à son compte bancaire et a vécu avec 100 euros par semaine pendant plusieurs années. Mireille, qui vit depuis 35 ans dans sa maison, espérait finir sa vie là-bas. Seulement, sa maison a été vendue. "Ma maison a été vendue 575 000 euros, mais je ne sais pas toucher à l’argent. L’administrateur signe tout pour moi, il a tout bloqué. Lorsque les gens ont visité la maison, ils ne savaient pas que quelqu’un y vivait", confiait-elle.
Ce matin, un huissier devait inspecter les lieux. La maison va bientôt commencer à être vidée alors que l'action de soutien à Mireille avait lieu devant la demeure, entourée par des policiers.
"C'est une maison familiale", explique-t-elle au micro de notre journaliste Marie Stas. "La juge de paix qui m'a condamné n'est jamais rentrée dans ma maison. J'étais d'accord pour un viager, mais ça s'est changé en vente publique du jour au lendemain. Le tout, contre mon gré".
"Un avocat a même dit que c'était un manque total d'humanité", explique-t-elle. Le voisin est donc le nouveau propriétaire de la maison de Mireille. "Il se cache depuis, je ne le vois plus. Je crois qu'il a honte. Son avocat lui a dit de ne pas acheter en viager, c'était donc une combine. Elle est donc vendue depuis deux mois. Aujourd'hui, ils viennent chercher des meubles. Ils m'ont donné jusque fin septembre".
Mireille conclut de manière philosophe. "Je ne sais pas comment je me sens, mais à 85 ans, un tournant pareil dans une vie, ça n'est pas à conseiller". Un appartemment pourrait attendre Mireille... mais non meublé.
Les riverains venus soutenir Mireille sont unanimes : l'injustice est totale. "On ne déloge pas quelqu'un de sa maison à cet âge-là. Elle voulait vivre là jusqu'à la fin de ces jours, c'est normal. Il faut pouvoir organiser les expulsions beaucoup mieux qu'actuellement", se plaint une riveraine.