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Bruxelles, plus particulièrement Anderlecht, a été le théâtre de plusieurs coups de feu ces derniers jours. Le parquet évoque "une guerre de narcotrafiquants". Nous avons rencontré Stéphane Nelissen, directeur de l’Athénée Royal Leonardo Da Vinci. Il s'inquiète de l'insécurité autour de son établissement qui est "cerné par les lieux de deal".
Les enfants de l'école ne peuvent plus quitter l'établissement ou encore jouer au basket sur le terrain adjacent "pour des raisons de sécurité", explique le directeur qui retrouve derrière ses murs "plusieurs dizaines" de seringues par semaine.
Il raconte le quotidien "difficile" de cet athénée: "L'école est cernée par les lieux de deal, des lieux de consommation de drogues dures, donc l'insécurité est présente. On constate une augmentation de la violence, ça fait plusieurs années que j'interpelle les autorités. Autrefois, on avait un peu de deal de cannabis, aujourd'hui, ce sont des voitures incendiées, des règlements de comptes à l'arme lourde, c'est devenu intenable."
Stéphane Nelissen explique que cela a aussi un impact négatif sur le bien-être de ses élèves: "Ils le vivent très difficilement. Il y a de l'amalgame. On a une jeunesse merveilleuse, multiculturelle, qui a envie d'apprendre et on confond ces jeunes avec les membres de ces gangs. Ça leur procure beaucoup d'amertume."
Il continue: "La peur est quotidienne. J'ai peur qu'un jour, il y ait une balle perdue." Pour illustrer son propos, le directeur raconte une anecdote qui fait froid dans le dos: "Hier, une jeune fille de mon établissement, en rentrant d'une sortie pédagogique, a trouvé une douille de Kalachnikov. Ce n'est pas normal qu'une adolescente de 14 ans trouve cela sur le sol à quelques dizaines de mètres de l'école."
"J'attends que les pouvoirs publics s'intéressent à ces jeunes qui veulent vivre une vie normale", conclut notre interlocuteur désemparé.