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La Ville de Liège a récemment instauré une nouvelle mesure fiscale qui alimente les débats : la taxation des caisses automatiques dans les commerces. Ces dispositifs, qui permettent aux clients de scanner et de payer leurs achats en toute autonomie, seront désormais soumis à une taxe annuelle de 519 euros par unité. Cette initiative vise à réguler l’utilisation de ces équipements tout en répondant à des besoins budgétaires pressants.
Sur son territoire, la Ville recense environ 150 caisses self-scanning, ce qui lui permettrait de percevoir près de 77 000 euros par an. Bien que ce montant soit relativement modeste comparé à d’autres recettes fiscales, les autorités locales insistent sur son importance. « Il y a des taxes qui nous rapportent, bien plus, c’est un petit quelque chose et il ne faut rien négliger. Il y a aussi évidemment la préservation de l’emploi, parce que quand on met une caisse automatique, il n’y a pas d’emploi », explique Carino Clotuche, échevine des finances de la Ville de Liège.
Une mesure vivement critiquée
Cette mesure, cependant, est loin de faire l’unanimité. La Fédération du commerce et les grandes enseignes jugent l’argument de la sauvegarde des emplois peu pertinent. « Cela fait 20 ans que le self-scanning existe, et il n’y a pas eu de perte d’emploi enregistrée depuis », déclare Thierry Ransy, gérant d’un Dehlaize franchisé.
Dans un commerce du centre-ville de Liège, où 60 % des marchandises sont achetées via des caisses automatiques, le coût annuel pourrait grimper à environ 4 000 euros pour huit machines. Une charge supplémentaire qui alourdit le fardeau des détaillants déjà sous pression. « Les magasins de détail sont déjà sous pression, le taux de rentabilité est très faible, et une taxe nuirait très fort à cela », continue Thierry Ransy.
De l’autre côté, la Ville de Liège explique que cette taxe constitue aussi une manière de renforcer l’équité entre grandes enseignes et petits commerçants. Ces derniers, souvent dépourvus des moyens financiers pour s’équiper en caisses automatiques, pourraient bénéficier indirectement de ce prélèvement qui désavantage les grands groupes. Au préalable, la mesure a été soumise à la tutelle des communes à la Région wallonne afin de s’assurer de sa conformité juridique avant son application.















