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Symbole de la sidérurgie wallonne, le dernier bâtiment de l’aciérie de Chertal a été abattu ce mercredi. En quelques secondes, il a fait une chute de 40 mètres, libérant un nuage de fumée. Une opération périlleuse et ultra-sécurisée. « Ici ce qui est spécifique, c’est qu’on était sur un bâtiment relativement imposant. Nous avons préféré travailler avec des coupes robotisées pour les dernières coupes puisqu’effectivement on amène le bâtiment dans un état d’instabilité tel qu’il peut à un moment partir. Dans la direction souhaitée, mais partir. Et c’est ce qui est arrivé aujourd’hui » avec une chute quelques minutes avant l’heure prévue, explique Alessandro Macieri, le gestionnaire de projet chez Wanty.
À l’arrêt depuis 2011, le site de 186 hectares a entièrement été démantelé au bout de 120 000 heures de travail. Au total, 300 bâtiments industriels ont été broyés et des milliers de tonnes de déchets métalliques ont été évacués. Pour la dernière fois, le même travail attend donc les équipes sur place : « Une fois qu’elle est au sol, il faut encore tout débiter. Depuis le début du chantier, il y a à peu près 100 000 tonnes de ferraille qui a pu être évacuée par la voie d’eau pour pouvoir être revalorisées », détaille le responsable de la communication du groupe Wanty, Nicolas Bughin.

Plus grand que les anciens sites d’Audi Forest ou Caterpillar à Gosselies, cette nouvelle friche industrielle est reliée au chemin de fer, à l’autoroute et se situe entre la Meuse et le Canal Albert. Un site stratégique qui attise déjà les convoitises. « Il y aura des voiries qui vont devoir être construites sur le site. Il y aura des espaces verts aussi à aménager. En net, on espère plus ou moins 130 hectares d’activité économique sur le site. Et en termes de taille de zone, on va mettre sur le marché des zones de minimum 15 hectares et de maximum 40 hectares », dévoile Marc Degaute, membre du comité de direction de Wallonie Entreprendre.
Cette reconversion passera par plusieurs phases avant d’attirer dès 2028 les consortiums publics-privés, actifs par exemple dans les secteurs de la biotechnologie, de l’énergie ou de la défense.
















