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La célèbre cokerie d’Ougrée a rendu son dernier souffle ce matin. Elle a été dynamitée, et un périmètre de sécurité de 100 mètres a été installé. La circulation automobile au niveau des quais le long de la Meuse a même été fermée durant l’opération. Plus de 50 kg d’explosifs ont été nécessaires pour dynamiter la cheminée de 120 mètres et la tour à charbon de 50 mètres. Il a fallu à peine 6 à 7 secondes pour voir ces deux souvenirs de l’industrie sidérurgique liégeoise s’effondrer.
« Ça fait près d’un mois que nos équipes travaillent sur ce projet de dynamitage. Il faut se coordonner avec la police pour fermer le quai à la circulation. Il y a du gros travail d’obtention de permis. On a quand même mis en œuvre 50 kg de dynamite. Que ce soit son acheminement, sa mise en œuvre. Les équipes ont travaillé toute cette nuit pour pouvoir placer ces 50 kg de dynamite dans 150 charges différentes » raconte Nicolas Bughin, porte-parole du groupe Wanty, en charge de la démolition.
« C’est la fin d’une époque »
Thierry Michel, journaliste, cinéaste et photographe revient sur cet emblème de la vallée sérésienne. « Ce qui est très émouvant, c’est qu’en quelques secondes de dynamitage, un dernier vestige de ce qui a été la prospérité de la Belgique pendant deux siècles, basée sur le travail des hommes, leur sueur, leur sang aussi, parce que beaucoup sont morts dans cette activité de sidérurgistes. Voilà, tout ça est parti en poussière de manière invraisemblable » développe-t-il.
« C’est la fin d’une époque, c’est une tragédie pour beaucoup de gens. Et il ne faut pas oublier aussi que quand on a annoncé la fermeture, quelques sidérurgistes se sont donné la mort tellement ils étaient émus et ne pouvaient pas supporter cette situation. Il faut dire qu’il y avait 50 000 travailleurs rien que dans le bassin liégeois. Donc 50 000 familles vivaient de la sidérurgie » déplore Thierry Michel.
