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Une cinquantaine de crèches à Namur testent un système d’alerte contre l’oubli dramatique des tout-petits : « Une bonne idée »

Par RTL info avec Justine Roldan Perez et Gaêtan Delhez
Face à des drames liés à l’oubli d’enfants, des crèches namuroises innovent avec un système d’alerte par SMS. Cette initiative pourrait-elle s’étendre ?

Un dispositif inédit voit le jour dans une cinquantaine de crèches namuroises, visant à prévenir les drames liés aux absences imprévues des enfants. En cas de non-présence d’un enfant à la crèche sans explication préalable, un SMS d’alerte est automatiquement adressé aux parents. Cette innovation a germé après deux tragédies survenues l’été dernier en Belgique : à Namur, un bébé est décédé en juillet après avoir été oublié dans une voiture en plein soleil, et à Gilly, un nourrisson de 6 mois a perdu la vie dans des circonstances similaires en juin. Ces drames ont mis en lumière la nécessité de renforcer les dispositifs de prévention dans les milieux d’accueil.

Les puéricultrices avertissent les parents en un clic

Le fonctionnement de ce système est simple et intuitif. Grâce à une application utilisée quotidiennement dans les crèches, les puéricultrices peuvent désormais signaler en quelques clics l’absence injustifiée d’un enfant et envoyer une alerte aux parents. « C’est vraiment très simple comme manipulation, c’est un simple clic de dire simplement que l’enfant n’est pas arrivé en crèche », explique une puéricultrice. Cette fonctionnalité se greffe sur une plateforme déjà éprouvée, utilisée depuis près de deux ans dans ces établissements, et son intégration a été rapide et efficace. Elle permet ainsi de réagir dans l’urgence si une situation anormale venait à être détectée.

« En fait, pour nous, c’était un bouton à ajouter sur l’interface existante », explique Clément Rigo, le développeur de l’application ABCrèche, inspiré par ces récents événements tragiques. Cette simplicité technique a permis un déploiement rapide et efficace dans près de 150 crèches en Belgique, couvrant environ 4000 places d’accueil. Le système s’inscrit donc dans une politique d’innovation visant à prévenir les risques tout en s’appuyant sur des outils numériques déjà largement adoptés par les professionnels de la petite enfance.

L’ONE ne pourrait pas l’imposer

Toutefois, la généralisation de ce système n’est pas sans poser certaines questions. L’Office de la naissance et de l’enfance (ONE), organisme en charge de la régulation des crèches, ne peut actuellement imposer son adoption dans toutes les structures d’accueil. « L’imposition éventuelle d’un tel système, on n’a pas de base légale sur laquelle on pourrait envisager que ça puisse être imposé puisque fréquenter un milieu d’accueil, ce n’est pas comme l’enseignement. Fréquenter un milieu d’accueil, ça reste un choix », explique l’organisme. En revanche, l’ONE s’engage à réfléchir aux solutions possibles pour sensibiliser davantage les parents et limiter les risques.

Les réactions face à cette initiative sont en majorité positives, tant chez les professionnels des crèches que chez les familles. Les parents, souvent sensibilisés par les tragédies relayées dans les médias, perçoivent ce dispositif comme une « très bonne idée » pour renforcer la sécurité des enfants.

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