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Depuis 2018, Caroline Caucheteur transforme les peaux de poissons. C’est en découvrant un reportage à la télévision qu’elle décide de se reconvertir dans ce métier rare et original. « Aux dernières nouvelles, je suis toujours la seule, en tout cas en cœur de métier, à être grossiste en cuir de poissons. Donc il y a certaines personnes qui s’y essayent pour leurs usages personnels ».
Au fil des années, elle a développé et perfectionné sa technique. Pour obtenir un cuir fini, plusieurs étapes sont nécessaires. Nettoyage, immersion dans des bains, nourrissage ou encore séchage. « Avant d’arriver à cette étape-là, il faut entre un mois et un mois et demi, raconte Caroline Caucheteur. Ça va dépendre de l’espèce de poisson. La truite, par exemple, qui est beaucoup plus fine, va se tanner beaucoup plus vite. Si on prend une carpe qui est plus épaisse, on va être presque sur deux mois de tannage ».
Une technique artisanale inspirée de méthodes ancestrales, le cuir de poissons était déjà utilisé il y a plus de 1500 ans. La technique a été remise au goût du jour et répond aux enjeux actuels : « Utiliser le poisson, ne rien jeter et surtout amener une alternative locale à tout ce qui va être cuir exotique de serpents, de pitons, explique Caroline Caucheteur. Le saumon, la truite, ce sont les deux poissons les plus consommés ici en Belgique. Donc autant travailler cette matière-là plutôt que d’aller prendre la peau d’un piton à l’autre bout du monde et en général de ne pas le consommer derrière. »
Aujourd’hui, Caroline vend ses cuirs à des maroquiniers et à des créateurs. Mais elle propose aussi ses propres pièces, des bijoux, des pochettes ou même des abat-jours. Des objets uniques issus de ce savoir-faire hors du commun.

















