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« Si on n’a pas 80 % de taux de remplissage, c’est une catastrophe » : à Santorin, les hôteliers lancent un cri d’alerte

Par RTL info
Santorin attire moins de visiteurs depuis les secousses de février. Une aubaine pour les voyageurs en quête de calme, mais un vrai défi économique pour les professionnels du tourisme.

Des maisons blanches perchées sur des falaises volcaniques, des couchers de soleil à couper le souffle, des plages de sable noir… Santorin incarne à elle seule le rêve grec. Surnommée à la fois « l’île Instagram » et « la perle des Cyclades », elle est aussi l’une des destinations les plus visitées de Grèce, avec plus de 3 millions de touristes par an. Mais cette année, l’ambiance est différente. Les tremblements de terre survenus en février dernier ont provoqué une chute brutale de la fréquentation.

La conséquence directe : une baisse des prix et une île nettement moins bondée que d’habitude. Une aubaine pour les amateurs de séjours de dernière minute. Les ruelles autrefois saturées de visiteurs sont aujourd’hui plus calmes, et les restaurants, souvent pris d’assaut, retrouvent un rythme plus tranquille.

Les pertes économiques pour l’île sont estimées entre 10 et 15 % pour l’année. Un coup dur pour une destination ultra-dépendante du tourisme. Depuis cet été, les autorités locales ont limité à 8.000 le nombre de visiteurs quotidiens autorisés à accoster sur l’île, contre 17.000 auparavant. Une décision assumée, visant à privilégier la qualité de l’accueil et préserver l’authenticité du lieu.

Un village-hôtel au cœur d’Oia

À Oia, l’un des villages les plus emblématiques de Santorin, Jean-Marie et son épouse Angélique dirigent un vaste hôtel de 2.000 m². Avec ses 50 lits et la plus grande piscine du village, l’établissement fait figure de véritable « village dans le village ». Après quatre mois de fermeture hivernale, la saison touristique redémarre tout juste, avec son lot de préparatifs.

« On est obligé de peindre les habitations en blanc avec les volets bleus, c’est obligatoire théoriquement », explique Jean-Marie. Une règle à laquelle s’ajoute une exception locale : « À Santorin, notamment à Oia, on a le droit aux couleurs du volcan, c’est-à-dire l’ocre et le gris. » Une contrainte esthétique qui a un coût : « On a 400 litres par an, multiplié par 30-40 € le pot de dix litres, ça fait beaucoup », confie-t-il. Cette année, le couple a déboursé 7.000 € pour la réouverture de l’hôtel, dont 2.000 € rien que pour la peinture blanche.

Avec un tarif moyen de 250 € la nuit, l’hôtel propose des prix attractifs pour Oia. Mais dans un contexte aussi concurrentiel, tout repose sur la visibilité en ligne. « Plus on a de meilleurs avis et plus les gens sont attirés pour réserver », souligne Jean-Marie. Et chaque réservation compte d’autant plus après la baisse brutale enregistrée en début d’année.

« Les gens ont arrêté de réserver pendant les tremblements de terre, ce qui est un peu logique. Et janvier-février, c’est là où ça réserve le plus pour la période mai, juin, juillet », rappelle-t-il. « Deux mois sans aucune réservation, c’est énorme pour un hôtel saisonnier. »

Sa femme renchérit : « C’est un taux de remplissage inférieur, ce sont les frais qui courent : on a le personnel, le loyer… Si on n’a pas 80 % de taux de remplissage, c’est une catastrophe pour nous puisqu’on n’est pas propriétaires. » Comme beaucoup d’hôteliers sur l’île, le couple loue son établissement. Le loyer annuel dépasse les 150.000 €.

Pour en savoir plus sur Santorin, rendez-vous ce jeudi 30 octobre à 19h50 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play avec le reportage « Santorin : L’île grecque qui fait rêver ».

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